Avis de soutenance de thèse sur le Guatemala – 17 novembre Paris
Comment développer l’agriculture de petits paysans au Guatemala ? C’est la question que l’État guatémaltèque se pose depuis 1944, lorsque le Printemps démocratique tenta, sans y parvenir, d’organiser la transition du régime des grandes plantations latifundiaires à une agriculture de petites et moyennes exploitations modernisées. A partir de l’étude ethnographique et de l’histoire des villages maya-q’eqchi’ de la Vallée de Cahabón au Guatémala, Agnès Bergeret rend compte à la fois de l’histoire conflictuelle des communautés paysannes indiennes et de l’expression des traditions orales des Q’eqchi’ qui constituent le fondement de leur discours et de leur système social. Sur le plan historique et culturel elle confronte trois perspectives : d’abord l’approche « occidentale », ensuite le point de vue local des « Ladinos », et finalement, l’étude des Q’eqchi’ en quelque sorte « par eux-mêmes », en puisant dans un vaste corpus de discours indigène. Cela lui permet d’éclairer non seulement l’organisation sociale actuelle, mais de l’expliquer en fonction des conflits de terre et des politiques agricoles récentes. Ce faisant elle se livre à une réflexion critique sur l’histoire des théories anthropologiques et sociologiques et finalement sur l’Histoire elle-même. Ces analyses donnent à comprendre les obscurités et les contradictions locales, mais également les impasses dans lesquelles s’engagent souvent les ONG et les politiques de développement.