Dennis Banks, militant amérindien, co-fondateur de l’American Indian Movement
DENNIS BANKS, « Nowa Cumig » (Anishinabe / Chippewa des USA), leader de l’American Indian Movement (AIM)

Dennis Banks, dont le nom traditionnel est Nowa Cumig, «celui qui est au centre», né le 12 avril 1937, est membre de la nation Anishinabe/Chippewa. Admirateur de la lutte des Black Panthers, Dennis Banks fonde en 1968 l’AIM à Minneapolis. Pour obtenir la restitution de leurs terres et la reconnaissance de leurs droits de chasse et de pêche, l’AIM opte pour des actions symboliques qui captivent l’attention du peuple américain. Comme l’occupation de Wounded Knee, ce hameau du Dakota-du-Sud où en 1890 le gouvernement américain mit fin à trois siècles de guerres indiennes par un terrible massacre. Près d’un siècle plus tard, de février à mai 1973, Dennis Banks, le stratège, d’autres leaders de l’AIM et 300 Sioux Oglalas tiennent tête à l’armée américaine et au FBI. Ils dénoncent le racisme et la corruption dont ils sont victimes. L’affrontement meurtrier, filmé par les télévisions, est une victoire morale : le pays découvre que les conditions de vie dans les réserves les apparentent au tiers-monde. Mais c’est un demi-échec politique : les promesses gouvernementales ne sont pas tenues. «Cette action était nécessaire. Nous nous sommes dressés contre le gouvernement. C’était une gloire magnifique de voir les enfants et les vieux combattre ensemble.»
Traqué par le FBI, Dennis fuit en Californie. Là, le gouverneur démocrate l’amnistie sous la pression des stars de Hollywood, Marlon Brando en tête. L’acteur lui prête un mobile home pour héberger sa famille. Etudiant puis enseignant à l’université indienne, Dennis s’initie à sa culture d’origine. En 1984, pour en finir avec l’exil, il se rend aux autorités du Dakota-du-Sud. Mais pose ses conditions au FBI. «Ils me recherchaient depuis onze ans, alors j’ai négocié !» Il obtient d’emporter en prison sa pipe sacrée et de construire dans le pénitencier une hutte de sudation. Libéré quinze mois plus tard, il s’investit dans la lutte contre l’alcool et la drogue, maux endémiques des réserves.
Contre les stéréotypes, Dennis Banks croit à l’éducation, aux «écoles de survie» créées dans les réserves par l’AIM. Elles associent à une formation classique une initiation aux religions et aux langues indiennes. «On m’a retiré de ma famille quand j’étais très jeune et on m’a envoyé dans un pensionnat militaire. C’était la politique du gouvernement dans les années 30, isoler les enfants au nom de l’assimilation. On nous interdisait de parler notre langue, d’entonner nos chants. J’ai dû parler anglais pendant des années dans un environnement entièrement américain. Ma langue était enfouie en moi. Il y a dix ans, j’ai décidé de me réinstaller là où je suis né, à Leech Lake, et j’ai retrouvé l’essentiel de ma langue. Aujourd’hui, mes petit-fils, apprennent l’ojibway à l’école.»
—————————————–
Dennis Banks en 10 dates
1937: Naissance dans la réserve de Leech Lake (Minnesota).
1964: Prison pour ivresse et cambriolages.
1968: Co-fondation de l¹AIM à Minneapolis.
1973: Siège de Wounded Knee. Fuite en Californie.
1978: Organise The Longest Walk d¹Alcatraz à Washington.
1984: Il se rend à la justice. Quinze mois de prison.
1985: Libéré, il est assigné à résidence dans le Dakota-du-Sud.
1986: Il prend la tête de la campagne pour la libération de Leonard Peltier, membre de l¹AIM, prisonnier politique, incarcéré depuis 1976.
1992 : Organisation de The Sacred Run, course spirituelle en relais de communautés autochtones en communautés autochtones d’Alaska au Nouveau-Mexique, dans le cadre des célébrations de 500 ans de résistance amérindienne.
2013: Responsable d’une coopérative de riz sauvage et de sirop d’érable sur la réserve de Leech Lake et participation au célébrations des 40 ans de l’occupation de Wounded Knee.
Pour de plus amples informations : CSIA-Nitassinan : 0143730580 / info@csia-nitassinan.org / freepeltier@no-log.org
Laissez un commentaire