Journée d’étude Autochtonie et globalisation – UPJV Amiens, 29 mai
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Dans un monde qui se pense de plus en plus sur un mode global, on assiste parallèlement à l’émergence de revendications locales qui recourent à une notion apparemment contradictoires à la mondialisation, à savoir l’autochtonie. Cette dernière se rapporte à la fois à des contextes ethniques (ou ethnicisés), avec l’élaboration de droits aux « peuples autochtones » sur la scène internationale, mais elle est également mobilisée au sein des sociétés occidentales dans un contexte de compétition pour certaines ressources dans des situations spécifiques.
Dans un cas comme dans l’autre, cette invocation des origines géographiques, inscrite dans des temporalités plus ou moins longues, constitue un puissant levier en matière de légitimation des modes de vie, manières de faire ou des formes
adoptées pour le lien social.
L’objectif de notre journée vise à croiser des travaux qui portent tant sur les aires culturelles historiquement privilégiées par l’ethnographie que sur les régions plus investies par la sociologie. Cette démarche nous semble heuristiquement féconde pour traiter des points communs comme des différences entre deux procédures de légitimation empruntant finalement aux mêmes catégories de pensée.
En France, de récentes recherches ont remis sur le devant de la scène scientifique des approches jusque-là plutôt cantonnées aux cercles ruralistes. Nicolas Renahy, en développant l’inspiration de Michel Bozon et de Jean-Claude Chamboredon sur la chasse française des années 70-80, en arrive à traiter des liens territoriaux dans le cadre de la théorie bourdieusienne des capitaux. Le capital d’autochtonie devient alors une ressource dans le champ local . Sur le plan international, la reconnaissance de droits aux « peuples autochtones » sur leurs territoires peut être également pensée en termes de ressources dans les négociations pour la répartition des autorisations à exploiter les richesses naturelles.
L’angle adopté pourra ainsi intéresser les approches des anthropologues et des sociologues, mais plus généralement celles des chercheurs en sciences sociales qui portent sur l’articulation du temps et de l’espace dans les processus d’affirmations identitaires.
P r o g r a m m e
10h30 – 13h00
Introduction
Fabrice Ripoll – lab’urba – Paris Créteil : « Capital d’autochtonie, une manière parmi d’autres d’analyser la dimension spatiale des capitaux »
Patricia Martin – CERIUM – Montréal : Catégories, espaces et mouvements: L’autochtonie dans l’État de Oaxaca
Discussion
Pause
Odile Hoffmann – URMIS – IRD : L’autochtonie prise entre assignation et émancipation territoriale (les Maya au Belize)
Stéphanie Guyon – CURAPP/LAIOS – UPJV : Le mouvement amérindien de Guyane : Appropriation de l’autochtonie et reproduction d’une élite politique locale
Discussion
14h00 – 17h30
Christophe Baticle – Habiter – UPJV : Autochtonie : Le recours à l’identification territoriale face au délitement de l’identité de de classe dans les milieux populaires français ?
Sylvain Crépon – Sophiapol – Nanterre : La citoyenneté comme héritage autochtone. Retour sur les paradoxes du discours républicain du Front national de Marine Le Pen.
Discussion
Pause
Maité Boullosa Joly – CURAPP-UPJV : L’autochtonie : D’une catégorie juridique sur la scène internationale à ses appropriations ambigües sur la scène locale (Nord-Ouest argentin).
Alban Bensa – IRIS – EHESS :
« Les usages politiques de l’autochtonie en Nouvelle-Calédonie ».
Discussion