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Près de 50 000 zapatistes manifestent en silence pour être écoutés

by sur 22/12/2012

« Votre monde va s’effondrer, et le nôtre est en train de resurgir »

Les zapatistes manifestent en silence à Palenque

Le 21 décembre au matin, plus de 40 mille mayas zapatistes sont venus marcher silencieusement au centre de 5 villes du Chiapas. 

Avec une discipline exemplaire et sous un silence de plomb, 20 000 zapatistes se sont rendus à San Cristobal de Las Casas, capitale Historique du Chiapas, 7 000 à Ocosingo, 6 000 à Las Margaritas, et de nombreux autres à Altamirano et à Palenque. Avec leurs emblématiques cagoules, les autochtones ont réalisé une véritable démonstration de force, avec la plus forte concentration jamais réalisée par le mouvement populaire maya. Le silence des zapatistes n’a été rompu que par les applaudissements et les cris de la foule : « Vive Marcos », « Vive l’EZLN », « Vous êtes la fierté du Mexique », « Vivent les zapatistes », « Zapata vive, la lucha sigue ».  

La force de la mobilisation massive tend à montrer que le mouvement zapatiste n’est pas affaibli numériquement. Comme ils ont du se couvrir le visage pour être vus, ils viennent manifester en silence pour être écoutés. Les zapatistes travaillent de manière autonome et les communautés autochtones se gouvernent elles-mêmes; elles exercent la justice et traitent les conflits agraires. Dans leurs territoires d’influence, les rebelles font fonctionner des systèmes de santé et d’éducation en marge de ceux de l’Etat; les tsotsils, tseltals, chols, tojolabal, mams et zoques ont organisé la production et la commercialisation, tout en maintenant leur structure politico-militaire.

Photos :  http://espoirchiapas.blogspot.fr/

http://zapatismoyautonomia.wordpress.com

http://www.facebook.com/AutonomiaYEducacionIndigena


Communiqué du Comité Clandestin Révolutionnaire Indigène- 

Commandance Générale de l’Armée Zapatiste de Liberation Nationale.

Mexique. 21 décembre 2012,

A qui de droit :

VOUS AVEZ ENTENDU ?

C’est le bruit de votre monde en train de s’effondrer, 
C’est celui du nôtre qui resurgit. 
Le jour qui fut jour, était nuit, 
Et nuit sera le jour qui sera le jour.

DÉMOCRATIE ! 
LIBERTÉ ! 
JUSTICE !

Depuis les montagnes du Sud-est mexicain, CCRI CG-EZLN

Sous-commandant Marcos, Mexique, Décembre 2012


À San Cristobal de Las Casas, plus de 20 000 hommes et femmes zapatistes, venant du caracol d’Oventik, se sont rassemblés et ont défilé sous la pluie qui a commencé à l’aube. La marche de 28 détachements (selon la numérotation que les groupes portaient sur leurs passe-montagnes), a commencé aux abords de la ville, vers 8h30 du matin, et vers midi, l’arrière-garde était encore très loin du centre. La place de la cathédrale étant trop petite pour les recevoir tous. Habitants et touristes ont lancé des cris de soutien et ont chanté l’hymne zapatiste à certains endroits. Les commerces, comme d’habitude, ont baissé leurs rideaux, puisque de nouveau, les autochtones les ont surpris. Une estrade se trouvait devant la cathédrale, tandis que les groupes ordonnés de zapatistes se trouvaient autour du premier carré de la ville.

À Palenque, ancienne ville ch’ol et centre touristique des plus importants, les autochtones zapatistes sont entrés par l’avenue principale de la ville et ont levé le poing sur l’estrade placée dans le centre de la ville, en face de l’église. À Las Margaritas, les zapatistes ont répété la dynamique avec 7 000 bases d’appui, pendant qu’à Ocosingo –ville aussi prise par les insurgés le 1er janvier 1994 et où a eu lieu le massacre de civiles par l’armée fédérale dans les premiers jours de la guerre– plus de 6 000 bases d’appui ont déployé cette action dès 6h du matin, et on a su que près de 8 000 zapatistes de plus seraient restés au Caracol de La Garrucha par manque de transports pour rejoindre la ville. Autant de zapatistes ne s’étaient pas concentrés dans cette ville depuis les combats sanglants du soulèvement autochtone en 1994.

Jeunes femmes tseltales, bases d’appui de l’EZLN, à Ocosingo, le 21 décembre 2012.

Les symboles sont nombreux, puisqu’ils ont choisi le dernier jour du cycle maya, celui qui pour beaucoup devrait être « la fin du monde » et pour d’autres, le début d’une nouvelle ère, le changement de peau, la rénovation. Pendant ces 19 ans, le parcours de la lutte zapatiste a été rempli de symbolismes, et cette occasion ne devait pas être une exception.

La dernière fois que le sous-commandant Marcos, chef militaire et porte-parole zapatiste a parlé, c’était dans un échange épistolaire avec le philosophe Luis Villoro, le 7 décembre 2011. Et l’initiative politique la plus récente a été le festival de la Digne Rage, auquel ils ont convoqué les luttes et les mouvements du Mexique et du monde, en décembre 2008. Ce vendredi, les membres du Comité Clandestin Révolutionnaire Indigène ne se sont pas présentés, comme ils l’ont fait en mai 2011.

http://desinformemonos.org/

http://espoirchiapas.blogspot.fr

Vidéo :  Sans paroles, la marche des zapatistes

Article d’opinion de Luis Hernández Navarro (La Jornada): http://www.jornada.unam.mx/2012/12/22/politica/004a1pol

Entretien avec Jérôme Baschet dans l’Humanité: http://www.humanite.fr/monde/jerome-baschet-dix-huit-ans-plus-tard-les-zapatistes-sont-toujours-la-510178

Plus d’informations sur les Indiens zapatistes et la lutte pour l’autonomie: http://zapatismoyautonomia.wordpress.com

http://www.facebook.com/AutonomiaYEducacionIndigena

http://seminarioscideci.org

http://radiozapatista.org

Café et artisanat des zapatistes à Paris : http://produitszapatistes.free.fr

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