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INDE : UNE COMMUNAUTÉ AUTOCHTONE ADIVASI
L’EMPORTE SUR UNE MULTINATIONALE
La Cour Suprême de l’Inde rappelle que les Dongrias Khondhs ont le droit de Consentement, Préalable, Libre et Informé sur le projet de la mine de bauxite de la socièté britannique Védanta
sur les 670 ha de leur territoire

La Cour suprême indienne a accordé aux autochtones Dongrias Kondhs la décision finale sur un projet de mine de bauxite dans les monts Niyamgiri, dans l’État d’Orissa. Cette décision marque une victoire pour cette communauté qui s’est battue pendant plus de dix ans. Le projet en question est l’ouverture par une filiale du groupe Vedanta Resources d’une mine de bauxite sur le territoire traditionnel des Dongrias Kondhs, peuple autochtone qui vit sur ces terres et les considère comme sacrées. «Nous disposons maintenant d’une voie officielle pour exprimer notre crainte que ce projet détruise nos terres sacrées et ait de graves conséquences sur nos vies et nos moyens de subsistance. Nous allons utiliser cette voie pour défendre notre décision», a déclaré un responsable dongria kondh.
« Les Dongrias Kondhs, dont l’identité repose entièrement sur ces collines, se battent depuis dix ans pour la sauvegarde de leur mode de vie. Le projet de mine se serait traduit par des violations de leurs droits en tant que peuple autochtone, ainsi que de leurs droits à l’eau, à la nourriture, à la santé et au travail, entre autres. Cet arrêt est d’une importance capitale pour les Dongrias Kondhs« , a déclaré G. Ananthapadmanabhan, directeur d’Amnesty International Inde.
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Instaurer un processus de décision transparent et éclairé
«Les autorités indiennes doivent maintenant mettre en place une procédure visant à obtenir le consentement préalable libre et éclairé des populations indigènes de Niyamgiri. De façon plus générale, de toutes les populations dont les territoires et habitats traditionnels qui risquent d’être touchés par des projets menés par l’État ou par des entreprises doivent pouvoir s’exprimer. La participation des femmes et des autres membres marginaux de ces communautés est également cruciale. Enfin, les décisions des populations locales doivent être respectées et les projets ne doivent pas être menés sans leur accord», a poursuivi G. Ananthapadmanabhan.
Kumiti Majhi, l’un des chefs des Majhis Kondhs, qui vivent au pied des monts Niyamgiri, a pour sa part déclaré: «Nous exhortons les autorités à mener une véritable consultation réellement libre, sans intimidation de la part des entreprises concernées ou des forces paramilitaires stationnées à Niyamgiri, et en présence d’organisations internationales de défense des droits humains.»
Le principe du consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause est reconnu dans la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones adoptée en 2007. Ce texte le considère comme un élément central de la protection et de la mise en œuvre des droits des peuples autochtones. «Cette décision de la Cour suprême va fortement contribuer à renforcer le pouvoir d’action des peuples autochtones confrontées à des menaces similaires. Elle devrait aussi sonner comme un avertissement pour Vedanta, car cette entreprise bafoue systématiquement les droits humains dans le cadre de ses activités à Niyamgiri, qui a elle aussi brisé des milliers de vies.» a souligné G. Ananthapadmanabhan.
Source : Amnesty international Inde