
Intervenants
–Irène Bellier, directrice de recherches au CNRS, anthropologue (IIAC/LAIOS-EHESS)
–Claire Charters, Professeure de droit international, Auckland University, conseillère du président de l’Assemblée générale des Nations unies pour le renforcement de la participation des peuples autochtones dans les Nations unies
–Veronica Gonzalez Gonzalez, sociologue (CONACYT/LAIOS)
–Alexandra Xanthaki, professeure en droit (Brunel University, Londres)
Nous avons le plaisir de vous inviter à la troisième séance pour l’année 2016-2017 du séminaire
Perspectives comparatives sur les droits des peuples autochtones
organisé par Irène Bellier (IIAC/LAIOS) et Veronica Gonzalez (CONACYT/LAIOS)
12 janvier 2017 de 9h à 13h, salle du Conseil A, bât. Le France, 190, av. de France 75013 Paris
Séance 3 : La participation des représentants autochtones aux affaires qui les concernent : un enjeu politique ou une question de procédure ?
Les Nations unies représentent l’arène politique où les discussions et les avancées concernant les peuples autochtones ont été les plus abouties. La collaboration de cette organisation avec le mouvement autochtone transnational a été indispensable pour induire, depuis cinquante ans, des effets de reconnaissance des droits de ces collectifs aux quatre coins du monde. Les outils élaborés à son sein ont eu des effets indiscutables pour la gouvernance des « affaires autochtones » en ouvrant la voie…
Voir l’article original 1 012 mots de plus
Rodolfo Stavenhagen nous a quittés, le 5 novembre 2016. Il nous laisse dans la tristesse, et dans la conscience qu’il est possible de s’engager pour un monde où tous les mondes peuvent s’exprimer. Pour un monde où la liberté de pensée cohabite avec le respect des différences culturelles, où les citoyens sont égaux aux citoyennes, où les peuples autochtones sont reconnus à leur juste place.
2ème jeudi du mois de 9 h à 13 h, EHESS, Paris. Ouvert à tous.
Dates des séances :
10 novembre 2016 : Autour de l’ouvrage « Les indiens d’Amazonie face au développement prédateur. Nouveaux projets d’exploitation et menaces sur les droits humains » (GITPA / L’Harmattan, 2015).
8 décembre 2016 : Territoires autochtones et cartographie mondiale.
12 janvier 2017 : la participation autochtone au sein des Nations unies aux affaires qui les concernent.
9 février 2017 : Peuples autochtones, musées et circulation/restitution des objets.
9 mars 2017 : Contrastes contemporains en matière de justice et de droits des peuples autochtones : le déplacement forcé des populations ; la Déclaration américaine des droits des peuples autochtones.
30 mars 2017 : Quelle éducation pour les peuples autochtones ? Rencontre autour de deux ouvrages parus en 2016.
Plus d’informations : http://www.sogip.ehess.fr/spip.php?article632
- Conférence finale…
Voir l’article original 84 mots de plus
Les Cahiers de la recherche sur l’éducation et les savoirs viennent de publier le dossier « Éducations autochtones contemporaines » (n. 15) coordonné par Marie Salaün et Bruno Baronnet, membres du réseau de recherche « Peuples autochtones » au sein de l’Association Française d’Ethnologie et d’Anthropologie (AFEA).
Ce dossier rassemble dix textes anthropologiques sur des expériences actuelles en Namibie, au Canada (Québec et Nunavik), au Mexique, en Equateur, au Pérou, au Brésil, en Guyane française, en Nouvelle-Calédonie et à Hawai’i.
Dossier : Éducations autochtones contemporaines
Le dossier est en ligne sur Revues.org : http://cres.revues.org/2861
Commande par voie postale : revue.cres@yahoo.fr
Formation EHESS : Anthropologie sociale et ethnologie
Thème de recherche : Droits des peuples autochtones
Unité de recherches : LAIOS / Site : Paris Ecole doctorale : ED 286
Directrice de thèse : Irène Bellier, directrice de recherches au CNRS, en Anthropologie politique
Thème de la thèse : La mise en œuvre des droits des peuples autochtones (pueblos indigenas/indigenous peoples) : institutions de gouvernement (propre, hybride, étatique), usages du territoire, justice.
Zone au choix : Afrique ; Amériques Nord, Centre ou Sud ; Asie ; Océanie ; Territoires français d’Outre-Mer
En 2007, la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (2007) définissait un nouveau cadre de prise en considération des situations sociales, économiques, culturelles, politiques et juridiques des sociétés locales identifiées comme « peuples autochtones » (aboriginal ; originarios ; sheduled tribes, etc), selon des terminologies certes distinctes selon les pays mais qui précisent cette expression qui fonctionne comme «catégorie politique relationnelle» (Bellier, 2013). Au cœur du dispositif de reconnaissance en égalité de droits et d’émancipation, se pose la question des rapports au territoire et des institutions de gouvernement des collectifs autochtones, par lesquelles leurs représentants peuvent participer à la prise de décision sur les affaires les concernant ou exercer leur droit à l’autodétermination dans une pluralité de situations, qui n’engagent pas nécessairement la séparation de l’État. L’adoption, en 2014, d’un Plan d’action global à l’échelle du système des Nations unies met à l’agenda des pays concernés la définition de Plans d’action nationaux. Simultanément, dans le contexte de la globalisation actuelle, des pressions contradictoires s’exercent sur les territoires réclamés ou attribués aux communautés autochtones, dont l’exploitation est convoitée par des acteurs miniers ou agro- industriels. Cela ouvre un nouveau champ de réflexions sur les articulations entre justice sociale, justice spatiale, justice climatique
On assiste à différentes formes de reconstruction culturelle et d’affirmation des institutions autochtones parallèlement à l’énoncé de nouvelles conditions pour leur participation aux affaires nationales et internationales. Cela ouvre plusieurs perspectives de recherches en anthropologie sur l’entrée en politique, les usages du politique et du droit par les peuples autochtones, la décolonisation des systèmes de gouvernement, l’émergence de nouvelles élites, le leadership féminin, la transformation des organisations sociales, la circulation des discours, des expériences et des pratiques.
La thèse analysera dans une perspective d’anthropologie politique, ouverte au droit (droit international, droits de l’homme, droits des peuples autochtones), les redéfinitions des organisations sociales, politiques, institutionnelles en regard de l’histoire, de l’arrivée de nouveaux acteurs (sur les territoires locaux et dans le champ des droits des peuples autochtones), des situations de conflit qui se traduisent par une criminalisation des mouvements sociaux ou par la mise en place de formes de justice alternative. Le/a candidat(e) s’intéressera aux mécanismes du marché et à la nature des protections légales sur le territoire (in/sécurité juridique ou alimentaire) ; à la mise en œuvre des processus de consultation en vue d’obtenir le consentement libre, préalable et informé des populations concernées ; aux situations de négociation avec les autorités étatiques ou régionales et avec les industriels ; à la place qui y est faite aux représentants autochtones, et aux jeux politiques internes qui en découlent.
Le travail sera réalisé sur la base d’enquêtes de terrain solides, reliant les échelles locales, nationales et globales, dans un pays ou un peuple déterminé et autour d’une problématique de recherche.
Mots-clés : institution de gouvernement, consultation, consentement, participation ; relation au territoire ; lutte politique ; acteurs transnationaux
Informations pratiques : Cette thèse sera inscrite à l’EHESS, Paris. Au sein du LAIOS, elle sera dirigée par Irène Bellier, anthropologue spécialiste des questions relatives aux droits des peuples autochtones. Une codirection interne à EHESS, ou une cotutelle avec une autre université peut être envisagée. La thèse requiert une connaissance de la langue du pays et possiblement de celle des populations autochtones étudiées. Dans la perspective d’enquêtes de terrain approfondies, une connaissance préalable de celui-ci sera appréciée.Le contrat doctoral aura une durée de trois ans, débutant en octobre 2016 La rémunération mensuelle sera de : 1684,93€ (brut)
- – Le/a candidate sera titulaire d’un master 2 en anthropologie ou en sciences sociales, et présenter un vrai intérêt pour les questions juridiques et politiques.
- – Le dossier de candidature doit être transmis à Irene Bellier (ibellier(at)ehess.fr) : jusqu’au 15 juillet 2016, et comprendre
o Une lettre de motivation
o Si possible le mémoire de master 2, incluant un résumé
o Un CV, incluant les données de contact à distance (mail et skype)
o Une proposition de recherche doctorale incluant une bibliographie indicative
- – Le dossier peut être rédigé en Français, Anglais ou Espagnol.
-
– Après entretien, le dossier complet sera adressé à la formation doctorale qui sélectionnera la meilleure proposition.
Jennifer Hays vient de publier Owners of Learning. The Nyae Nyae Village Schools over Twenty-Five Years (2016). Un résumé du livre est disponible sur le site de Basler Afrika où l’on peut acquérir l’ouvrage.
Jennifer Hays est professeure de l’Université de Tromsø (The Arctic University of Norway) et travaille depuis 1998 avec les autochtones du peuple San, également appelés les Bushmen ou au Botswana, Basarva, par les non-San. En général, les communautés préfèrent utiliser le nom de leur propre groupe. Dans ce livre, Jennifer utilise le terme Ju|’hoansi lorsque elle se réfère au groupe linguistique. Sa thèse de doctorat en anthropologie (State University of New York , 2007) examine les questions liées à la transition des enfants et les jeunes des Nyae Nyae Ju|’hoansi au système d’éducation formel. Ses publications récentes et domaines de recherche explorent les questions liées aux droits des autochtones et à l’éducation, les savoirs autochtones, et les droits à la terre ainsi que les moyens de subsistance économique. Membre de l’équipe SOGIP.
Cliquer ici pour voir ce flyer en format pdf (réduction de 20% avant le 30 juin)
Dialogue des Amériques
Conférence organisée par l’Institut des Hautes Études de l’Amérique latine et la Chaire d’études du Québec contemporain, Paris 3 – Université de Montréal.
Intervenants :
Jean Leclair, professeur titulaire, Faculté de droit, Université de Montréal.
Leslie Cloud, juriste, spécialisée en droits de l’homme, droit d’asile et droit international des peuples autochtones.
Modérateur :
Philippe Faucher, professeur de science politique, Université de Montréal, titulaire de la chaire Québec contemporain en France.
Amphithéâtre de l’IHEAL (1er étage) – 28 rue Saint-Guillaume 75007 Paris- Stations de métro : Rue du Bac (12), Sèvres-Babylone (10) ou Saint-Germain-des-Prés (4).
Entrée gratuite dans la limite des places disponibles et inscription obligatoire à l’adresse suivante : evenements-iheal@univ-paris3.fr
Source: Agenda IHEAL-Université de Paris
Jean Leclair, professeur titulaire, Faculté de droit, Université de Montréal.
Cette conférence abordera la question constitutionnelle et son rôle structurant sur la dynamique politique canadienne (aussi bien au niveau fédéral que provincial ou même municipal). Après une brève explication de ce qui distingue le rapport entre peuples autochtones et allochtones, du rapport entre Canadiens et population immigrante (ce que l’on appelle souvent le rapport de nation à nation vs les accommodements raisonnables), cette conférence soulignera l’extraordinaire complexité d’un rapport dit de « nation à nation » où interagissent la nation canadienne et quelques 620 Premières nations, et ce, dans le contexte d’un État fédéral qui compte aussi des provinces.
Spécialiste du fédéralisme le professeur Leclair a rédigé plusieurs études sur la gestion de l’environnement dans la structure fédérale canadienne et sur les fondements constitutionnels du bijuridisme canadien. Jean Leclair s’intéresse depuis plus de dix ans à la question de la (re)configuration des rapports politiques entre peuples autochtones et gouvernements, mais également à leur reconfiguration au sein même des communautés autochtones.
Du droit des gens aux droits des peuples autochtones, limites et défis d’une reconnaissance constitutionnelle au Chili et en Argentine.
Leslie Cloud, juriste, spécialisée en droits de l’homme, droit d’asile et droit international des peuples autochtones.
Plusieurs décennies après les indépendances chilienne et argentine, le droit des gens, l’ancêtre du droit international continuait de régir les relations entre certains peuples autochtones et les jeunes Républiques. Une fois conquis militairement les territoires autochtones autonomes, ces deux États vont engager tout au long du XXème siècle des processus d’internalisation, visant à réduire ce rapport inter-national à une relation de dépendance nationale. Après avoir présenté dans une perspective comparative et historique, les mécanismes de nationalisation de la question autochtone au Chili et en Argentine, nous nous intéresserons aux obstacles constitutionnels et aux stratégies légales et juridictionnelles mises en place par ces deux États pour empêcher la reconnaissance d’un droit à l’autodétermination des peuples autochtones dans la perspective d’un rapport de nation à nation.
Leslie Cloud mène actuellement un doctorat en droit public à l’IHEAL, Université Paris III. Sa recherche doctorale porte sur les défis de l’État chilien face aux droits des peuples autochtones où elle interroge les limites de l’État de droit dans un contexte de pluralisme juridique et prône la nécessité d’une interprétation interculturelle des droits de l’homme. De 2010 à 2014, elle a participé au programme de recherche comparative SOGIP (LAIOS-EHESS) sur les échelles de la gouvernance et les droits des peuples autochtones. Leslie est membre du Réseau thématique de recherche Peuples Autochtones au sein de l’Association Française d’Ethnologie et d’Anthropologie.
Dans le cadre de la venue d’Hilario Chi Canul à Paris, nous avons le plaisir de vous inviter à une conférence le 22 mars 2016, à 19h à l’INALCO (65 rue des Grands Moulins):
U jóok’ol t’aan / La salida del habla : apprentissage, socialisation et nouvelles dynamiques des langues amérindiennes – le cas du maya
Le programme de cette journée d’étude internationale est en ligne sur le site du Groupe d’enseignement et de recherche sur les Mayas et la Mésoamérique


Plus d’information : Valentina Vapnarsky, Directrice du Centre EREA du LESC (CNRS & UPO), tel: 01 46 69 26 06
Appel à communication
Figures de l’autochtonie
Journée d’étude du CANTHEL « Jeunes chercheurs »,
coordonnée par Marie Salaün
7 juin 2016, Université Paris Descartes, Sorbonne-Paris-Cité.
En français, le terme « autochtonie » est nimbé d’un brouillard sémantique. Le terme « autochtone » désigne, étymologiquement, celui qui vient de la terre même (du grec autos/khthôn). L’autochtonie engage la définition de l’altérité, et chaque société semble éprouver ce besoin de marquer la distinction entre ceux qui sont d’« ici » en opposition à ceux qui viennent d’ailleurs, les allochtones. Si les critères sur lesquels s’établit la frontière varient d’une société et d’une époque à l’autre, la catégorie n’en est pas moins universelle, mobilisée par le groupe majoritaire comme ressort d’une légitimité fondée sur une antériorité d’occupation. Cette forme universelle de rapport politique est à l’oeuvre dans la notion de « capital d’autochtonie » entendu comme ensemble de ressources symboliques liées à la reconnaissance de l’appartenance à un territoire particulier, mais aussi en filigrane des débats autour de la possibilité d’une « identité nationale » ou des discours des mouvements politiques populistes, quand elle n’est pas au principe de pratiques génocidaires.
Dans le même temps, « autochtone » est le terme qui a été choisi pour traduire en français indigenous/indígena dans le droit international consacré en 2007 par l’adoption d’une Déclaration sur les droits des peuples autochtones à l’ONU, le terme « indigène » renvoyant trop explicitement au statut, en droit colonial, des populations assujetties exclues du bénéfice de la citoyenneté dans l’empire colonial français. Si le principe de l’antériorité d’occupation d’un territoire est là aussi au fondement de l’affirmation d’une légitimité, là s’arrête la comparaison avec la première acception du terme. Alors que dans son sens grec l’autochtonie est mobilisée par un groupe majoritaire pour définir sa relation aux minorités, elle engage ici les contours d’une catégorie légale qui correspond à un ensemble de minorités démographiques ou sociologiques particulières, marginalisées par le fait colonial aux plans politique, économique, culturel, et qui demandent réparation.
La question de l’autochtonie, au-delà de ce flou sémantique, est difficile à penser en sciences sociales. Parce qu’il essentialise la différence, naturalise les clivages sociaux et déshistoricise, l’argument autochtoniste est à la fois un objet privilégié pour ceux qui entendent mettre au jour la dimension processuelle de la construction des identités et un objet piégé, car la mise au jour des manipulations auxquelles donne lieu la mobilisation de la notion a nécessairement une portée éthique.
Cette journée d’études organisée par le CANTHEL (Centre d’anthropologie culturelle de l’Université Paris Descartes), se propose de réunir des contributions de jeunes chercheurs et chercheuses (doctorants/jeunes docteurs/postdoctorants) qui explorent, depuis leurs enquêtes empiriques respectives, la notion d’autochtonie d’un bout à l’autre de ce continuum sémantique.
Le premier axe de questionnement interroge le sens grec de la notion. En quoi la « crise des migrants » engage-t-elle une redéfinition du rapport autochtones/allochtones en Europe aujourd’hui ? Quelle place pour ce rapport dans l’argumentaire moral autour de la notion d’identité nationale ? A l’heure des réflexions sur les conditions de la nationalité française, quid de la consubstantialité du sol et du soi ?
Le second axe interroge la notion au sens onusien. Jusqu’où peut-on dire que la reconnaissance des « peuple autochtones » marque l’avènement d’interactions postcoloniales marquées par des transactions hégémoniques radicalement nouvelles ? Les principes de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones définissent-ils en pratique, là où ils sont appliqués voire là où certains aspirent à ce qu’ils le soient, une nouvelle condition indigène du 21ème siècle ? Dans quelle mesure le « capital d’autochtonie » rendu possible par le droit international infléchit-il désormais les stratégies de reconnaissance des peuples et États concernés ?
Modalités de soumission
Les propositions de communication seront envoyées sous la forme d’un résumé d’environ 300 mots accompagné d’une courte biographie, à l’adresse suivante : marie.salaun@parisdescartes.fr
Calendrier
Date de clôture de l’appel : jeudi 31 mars 2016
Retour des avis : jeudi 14 avril 2016
Journée d’étude : mardi 07 juin 2016, au Centre universitaire des Saints-Pères, 45, rue des Saints-Pères, 75006 Paris.
PROFESSEURE OU PROFESSEUR EN SOCIOLOGIE (ÉTUDES AUTOCHTONES)
Poste menant à la permanence
Le Département des sciences sociales de l’Université du Québec en Outaouais sollicite des candidatures en vue de pourvoir à un poste de professeur en études autochtones.
La personne recherchée est titulaire d’un doctorat en sociologie ou dans une discipline connexe et est spécialisée dans les études autochtones dans une perspective de développement territorial. Les domaines de recherche privilégiés sont : la gouvernance territoriale, la gestion des ressources naturelles, la migration autochtone et les rapports de genre. Une expérience de recherche sur le terrain sera également considérée comme un atout.
La personne dont la candidature sera retenue fera preuve d’une perspective critique en études autochtones et elle reconnaîtra la pluralité des approches théoriques et méthodologiques au sein du champ des études autochtones. Cette personne montrera également une sensibilité aux dimensions historiques, culturelles, sociales et politiques dans ses travaux et sera disposée à œuvrer au sein d’une équipe multidisciplinaire en sciences sociales. Cette personne devra avoir un programme de recherche actif en études autochtones tant au niveau national qu’à l’international, posséder une bonne expérience d’enseignement de niveau universitaire, ainsi que des aptitudes à l’encadrement d’étudiants à tous les cycles. Elle devra également faire preuve d’une très bonne connaissance de la langue française écrite et orale.
Traitement : Selon les dispositions de la Convention collective
Site de travail : Gatineau
Entrée en fonction : le 1er mai 2016 ou selon toute entente à cet effet avec l’Université
Les personnes intéressées sont priées de faire parvenir leur candidature accompagnée d’un curriculum vitae détaillé, des attestations d’études pertinentes et de trois lettres de recommandation avant 16 h 30 le 12 février 2016, à l’attention de :
Monsieur Martin Robitaille, directeur
Département des sciences sociales
Université du Québec en Outaouais
Case postale 1250, succursale Hull
Gatineau (Québec) J8X 3X7
Courriel : martin.robitaille@uqo.ca
Téléphone : 819 595-3900 (2614)
Télécopieur : 819 595-2384
Conformément aux exigences relatives à l’immigration au Canada, ces postes sont offerts en priorité aux citoyens canadiens et aux résidents permanents. L’Université du Québec en Outaouais souscrit aux programmes d’accès à l’égalité en emploi et d’équité en matière d’emploi, et invite les femmes, les membres des minorités visibles, des minorités ethniques, les autochtones et les personnes handicapées à présenter leur candidature.
Plus d’informations : http://uqo.ca/docs/9369

autoproduction.Une campagne de financement participatif vise à réaliser le montage, dernière étape du projet.
Les pages Facebook et Twitter du documentaire proposent un suivi des actualités sur la Bolivie.

Depuis quelques mois, le Pérou redécouvre que ses forêts abritent des populations amérindiennes parmi les plus isolées de la planète. De la région du Madre de Dios, non loin de la frontière brésilienne, nous viennent des clichés et vidéos saisissants de membres de l’ethnie Mashco-Piro, laquelle vit dans une situation d’isolement volontaire depuis plusieurs décennies.

Carte du Madre de Dios. Source : Direccion Nacional Técnica de Demarcacion Territorial

Photo 1. Crédits : Fenamad

Photo 2. Crédits : Diego Cortijo/Survival International

Photo 3. Crédits Ron Swaisgood
En 2014, plus de 70 contacts visuels ont été enregistrés avec des Mashco-Piro. L’invasion spectaculaire de la communauté de Monte Salvado, par près de 200 d’individus à la recherche de nourriture et d’objets, à été largement relayée par les médias.
Une vidéo prise en 2015 montre un groupe à l’approche d’un village : https://www.youtube.com/watch?v=y5LUxzgkIeo
La Fédération indigène locale, la FENAMAD, diffuse également des images d’un groupe sur les rives du Madre de Dios, interpellant le cameraman de l’autre coté:
En mai 2015, la mort de Leonardo Perez, un jeune Matsiguenga assassiné dans son village par un groupe de Mashco-Piro, suscite une vive émotion nationale :
Reportage télévision péruvienne Cuarto Poder (juin 2015): https://www.youtube.com/watch?v=TisT06zkrRg
Article paru dans El Pais (juin 2015)
Article paru dans National Geographic (Octobre 2015)
L’isolement des Mascho-Piro dans l’histoire
Du fait de leur isolement, on sait peu de chose sur les Mashco-Piro. Leur langue est proche du Piro (langue appartenant à la famille linguistique Arawak), tout en présentant des différences importantes.
Il est néanmoins établit que la région du Madre de Dios constitue leur berceau historique. Les premiers missionnaires à s’établir dans la zone cohabitèrent avec eux de manière relativement pacifique. Mais l’exploitation du caoutchouc, marquée par l’expédition sanglante de Carlos Fitzcarraldo en 1894, allait bouleverser ce climat. L’arrivée du grand « baron » péruvien du caoutchouc se solde par le massacre de centaines d’amérindiens. L’épisode est d’ailleurs relaté dans un film de Werner Herzog ; « Fitzcarraldo » (1982).

Photo 4. Klaus Kinsky dans le rôle de « Fitzcarraldo », de Werner Herzog (1982)
Pour fuir l’asservissement des exploitants de caoutchouc, les Mashco-Piro optent alors pour l’isolement volontaire et le nomadisme comme stratégie de survie. Plus d’un siècle après ces évènements, on ignore aujourd’hui combien ils sont.
Toutes ethnies confondues, le Ministère de la Culture avance néanmoins le chiffre de 5000 amérindiens en situation d’isolement volontaire ou de contact initial en Amazonie péruvienne. Parmi eux, tous ne pratiquent pas le même degré d’isolement, et l’on parle parfois de contacts « sporadiques » ou « initial ».
Il arrive que des avertissements, comme deux flèches plantées dans le sol en position de croix, signalent aux étrangers de rester à l’écart de certaines zones.

Photo 5. Crédits : Marek Wolodzko/AIDESEP
Dans les années 2000, différents dispositifs de lois internationaux (via l’ONU notamment) et nationaux (loi de 2006) sont développés pour protéger les populations en isolement volontaire et en contact dit « initial ». Ces dispositifs font du respect inconditionnel de l’isolement une garantie du droit à la vie et à l’autodétermination de ces populations.
Mesure de « contact contrôlé »
Face à la « crise » récente des Mashco-Piro dans le Madre de Dios, le gouvernement péruvien propose, en juillet 2015, d’entreprendre des contacts avec plusieurs membres de l’ethnie.
La vice-ministre de la culture, Patricia Balbuena, justifie cette mesure en expliquant que la politique de non-contact n’était plus tenable vis-à-vis de certains Mashco-Piro. Elle dit vouloir « comprendre leurs inquiétudes », afin d’éviter les tensions avec les villages, et de prévenir les épidémies auxquelles ils sont particulièrement exposés.
La vice-ministre emploie alors le terme de « contact contrôlé », qui provoque un vif débat au Pérou comme à l’étranger. Plusieurs évoquent les politiques de contacts forcés avec les populations isolées, pratiqués au Brésil par la Fondation Nationale de l’Indien (FUNAI) dans les années 1970.
Un compte-rendu de la conférence de presse de la vice-ministre Patricia Balbuena est disponible.
Peu après, une résolution ministérielle dresse les grandes lignes d’un protocole d’urgence vis-à-vis des Mashco-Piro. Le document vise à clarifier la « isolement volontaire » et ses différentes formes.
Protocole d’urgence face aux populations en isolement (juillet 2015)
Le 5 août 2015 enfin, un plan d’urgence pour la prise en charge des indigènes Mashco-Piro est adopté. Le document décrit avec plus de précisions les équipes impliquées dans le le projet, leurs prérogatives, un calendrier des activités et ses budgets, etc.
Plan d’urgence pour l’attention des indigènes Mashco-Piro (août 2015)
Les risques du contact
Plusieurs fédérations indigènes, notamment l’AIDESEP, jugent l’initiative du gouvernement particulièrement dangereuse pour la survie des Mashco-Piro. Un article de Survival fait état de ces critiques.
Les amérindiens isolés sont en effet extrêmement vulnérables face aux maladies infectieuses et virales. Les épidémies sont particulièrement difficiles à endiguer à cause des difficultés d’accès aux zones de contact, du manque de compréhension de la médecine occidentale de la part des indigènes, ou encore de la tendance des groupes malades à se déplacer pour retrouver de la famille. On estime que le délai d’immunisation face aux maladies exogènes est de 4 à 5 générations.
Les effets psycho-sociaux liés aux épidémies sont également très importants. L’impact massif des maladies a parfois provoqué une profonde démoralisation de l’ensemble du groupe, et le rejet des soins.
Plusieurs anthropologues ont également critiqué l’initiative de contact envisagée par l’Etat.
Frederica Barclay qualifie l’initiative de « dangereuse », étant donné les risques d’épidémie.
Beatriz Huertas Castillo dénonce l’avancée des frontières extractives en Amazonie à l’origine des sorties récentes des Mashco-Piro, et l’urgence de protéger leurs territoires.
Bibliographie sur les Mashco-Piro et les populations en isolement volontaire
L’anthropologue Glenn Shepard a consacré plusieurs articles aux Mashco-Piro :
. « Close Encounters of the Mashco kind: Fatal attack by an isolated indigenous group in Peru », janvier 2012:
. « Mashco Piros on the Verge : Missionaries, human safaris, head-ball and a tale af two contacts », septembre 2014.
. Voir aussi l’interview (en français) de Glenn Shepard dans le numéro 276 de la revue Sciences Humaines (décembre 2015).
L’anthropologue péruvienne Beatriz Huertas Castillo a écrit plusieurs ouvrages sur les populations en isolement volontaire au Pérou :
. Los Pueblos Indígenas en Aislamiento. Su Lucha por la Sobrevivencia y la Libertad, IWGIA, n°36, 2002.
. Despojo territorial, conflicto social y exterminio. Pueblos indígenas en situación de aislamiento, contacto esporádico y contacto inicial de la Amazonia Peruana, IWGIA, Informe 9, 2010.
L’anthropologue suédoise Pirjo Kristiina Virtanen a écrit un article en français sur les amérindiens isolés à la frontière Pérou-Brésil :
. « Vivre isolé pour rester en vie : la frontière Pérou-Brésil », Journal de la société des américanistes, tome 96, n°1, 2010.
[1] Version abrégée d’un article paru dans la revue Sciences Humaines (n°276, décembre 2015), intitulé : « Tribus d’Amazonie : la fin de l’isolement ? ».
Avec une vaste production qui correspond à l’univers de chaque réalisateur, le documentaire mexicain connaît un véritable renouveau, et nous souhaitons le mettre à l’honneur en France, troisième pays producteur de documentaires.
Cette année nous présenterons 5 longs-métrages documentaires contemporains et une rétrospective au réalisateur Pedro González Rubio. Les séances d’ouverture et de clôture seront suivies d’un cocktail.
Sélection Officielle:
« Navajazo » (Coup couteau) de Ricardo Silva, Mexique-France – 2013 – 75min – VOSFR
« Carmita » de Laura Amelia Guzmán, Israel Cárdenas, México – 2013 – 80min – VOSFR »
« Los reyes del pueblo que no existe » de Betzabé García, Mexique – 2015 – 90min – VOSFR »
« Lecciones para una guerra » de Juan Manuel Sepúlveda, Mexique – 2011 – 112min – VOSFR »
« Café. Cantos de humo » de Hatuey Viveros Lavielle, Mexique – 2014 – 80 min – VOSFR »
Weekend du doc: *En présence du Réalisateur
« Toro Negro » de Pedro González Rubio, Mexique – 2005 – 85min – VOSFR
« Alamar » de Pedro González Rubio, Mexique – 2009 – 73min – VOSFR
« Inori » de Pedro González Rubio, Japon – 2012- 72min – VOSFR
« Ícaros » de Pedro Gonzalez Rubio, México-Francia- 2015 – 53min VOSFR
Venez-découvrir de documentaires mexicains!
Réservations: contact@viseur.org
Tarfi: 4e / 6e UGC accepté au cinéma Christine 21.
Facebook: Viseur
Twitter: @FestivalViseur
Retrouvez les synopsis et bandes-annonces dans la section Cinéma de notre blog!
Les Maasaï sont originaires du Sud-Soudan et sont présents au Kenya (provinces de l’Est, centrale et de la Rift Valley) et la Tanzanie (provinces du Nord et du Centre), habitant la grande vallée du Rift, essentiellement sur les plateaux mais aussi sur les pentes des escarpements et sur les flancs de certains reliefs volcaniques. Ils sont 377 000 au Kenya et 452 000 en Tanzanie (1,7 et 1,3% de la population totale.)*
Depuis l’ère coloniale, les Maasaï ont été dépossédés d’une partie importante de leurs terres traditionnelles, soit par des fermiers privés, soit dans le cadre de plans gouvernementaux ou de création de parcs nationaux. Les gouvernements tanzanien et kenyan ont, en effet, tenté de mettre en place des projets de développement visant à modifier les modes de vie traditionnels des Maasaï et à les sédentariser afin qu’ils respectent les frontières. Ces tentatives se sont soldées par un appauvrissement généralisé des populations maasaï, qui jusque là géraient efficacement leur bétail et par une émigration urbaine.
Depuis 1993, des mouvements s’organisent pour faire cesser les ventes ou les accaparements de terres maasaï au Kenya et Tanzanie, pour participer à l’administration des parcs et zones de conservation, pour préserver les sites sacrés.
* Source : L’Aménagement linguistique
Du 16 au 29 novembre 2015, Patrick Kulesza, directeur exécutif du GITPA, réalisera
une Mission d’information au Kenya et Tanzanie consacrée à la situation du peuple maasaï.
La mission comprendra des entretiens avec des représentants d’organisations de défense du pastoralisme et de
la société civile. Elle rencontrera des membres des centres de recherche à Naïrobi (Kenya) et Arusha (Tanzanie).
Elle visitera les aires protégées et parcs nationaux au nord de la Tanzanie ( Ngorongoro, Serengeti).
Les principaux sujets abordés seront :
– la situation du pastoralisme;
– l’impact de la création des aires protégées et parcs nationaux sur les parcours pastoraux;
– les accaparements de terres et les expulsions qui en découlent;
– certains conflits en cours : Loliondo ( réserve de chasse des Émirats arabes unis), Olkaria ( projets de géothermie).
……
La mission s’appuiera également sur les conclusions et recommandations des Rapports du Groupe de travail de la Commission de l’Union Africaine sur le Kenya (mars 2010) et
la Tanzanie (février 2013).
Pour en savoir plus, consulter :
Informations sur les Maasaï sur le site du GITPA
Après des années de discussions sur le choix d’un découpage territorial sur base identitaire (provinces monoethniques) ou géographique (provinces multi ethniques), l’Assemblée Constituante adopte une nouvelle Constitution et un découpage en 7 provinces
Trois questions du GITPA à Gérard Toffin, Directeur de recherche au CNRS, Centre d’études himalayennes
Remarque : cette carte, montre en fait « les principales populations népalaises » (dans son titre) plus que les « ethnies népalaises ». En effet, les Pahari mentionnés sont des populations de caste qui s’opposent aux groupes ethniques.
Le 16 septembre, l’Assemblée constituante du Népal a voté, à la très forte majorité de 507 voix sur un total de 601, une nouvelle Constitution pour le pays, mettant ainsi un terme à un laborieux et délicat processus entamé il y a huit ans. Le nouveau texte, affirme le caractère laïc des institutions népalaises, tout en encadrant sévèrement la liberté religieuse, notamment la liberté de changer de religion pour près de 28 millions de Népalais, dont 80 % sont hindous.
Parmi les sujets qui ont été longuement débattus par l’Assemblé constituante est celui du découpage territoriale en provinces sur une base identitaire (provinces monoethniques) ou géographique ( provinces multiethniques).
Trois questions du GITPA (Patrick Kulesza) a Gérard Toffin,
Directeur de recherche au CNRS, Centre d’études himalayennesQ: Quel découpage territorial a été finalement retenu et figure dans la nouvelle Constitution ?
Après avoir longtemps hésité et tergiversé, les leaders des deux principaux partis politiques qui ont remporté les élections générales de novembre 2013, — le parti du Congrès népalais et les communistes réformistes du CPN-UML — ont découpé le pays en sept régions (pradesh). Les Maoïstes de UCPN (M), minoritaires, se sont joints à l’accord. Le Madhesi Janadikhar Forum, l’une des principales forces politiques du Terai, la bordure sud du pays, les ont suivi dans un premier temps, puis se sont retirés, en désaccord sur la nouvelle structure fédéraliste proposée. L’Assemblée constituante (qui comprend des représentants de toutes les populations du pays) a approuvé cette nouvelle structure à une large majorité.
Q: Sur quels critères ce découpage a t-il été réalisé ?
Les régions retenues correspondent grosso modo aux vieilles divisions géographiques du pays : à l’ouest, extrême-ouest, au centre, et à l’est. Elles suivent d’assez près les grands bassins hydrographiques du Népal et ne sont pas fondamentalement différentes des anciennes « zones », anchal, des régimes précédents. Le principe a consisté à lier les régions des collines à celles du sud (les plaines du Terai). Cinq des sept nouvelles régions suivent ce principe. Une seule province, au centre-est, autour de la ville de Janakpur, ne regroupe que des plaines du sud. Dans l’ensemble, les principes économiques et politiques ont prévalu sur les revendications « indigénistes » des populations ethniques et celles des populations Madhesi (de castes indiennes) du Terai qui voulaient une ou deux régions spécifiques au Terai. Les leaders ont cherché à créer des unités économiquement viables et à éviter toute menace d’éclatement du pays. Ils ont également manifesté une certaine méfiance envers le puissant voisin indien.
Q: Quels ont été les termes du débat et les forces politiques qui sont intervenues dans la nouvelle structure fédérale ?
Cette nouvelle structure fédéraliste impose le point de vue des hautes castes hindoues des collines, celles là même qui dominent le pays depuis plus de deux siècles et monopolisent en partie le jeu politique. Elle est en continuité avec le passé. Elle est rejetée violemment par les mouvements « indigénistes » Adivasi-Janajati qui militent en faveur des droits de populations ‘autochtones’, minoritaires (représentant toutefois près de 35 % de la population du pays), et qui s’opposent aux hautes castes hindoues, notamment aux Brahmanes. La fédération NEFIN (Nepal Federation of Indigenous Nationalities), qui regroupe la plupart des militants de ces groupes ethniques, a immédiatement manifesté son désaccord et sa volonté de continuer la lutte. Elle milite en faveur de régions ethniques autonomes avec une reconnaissance des langues locales. Les groupes ethniques voient aussi d’un mauvais œil l’extension de la notion de ‘peuple autochtones’ à des castes hindoues, telles les Khas. Leurs leaders restent cependant divisés et ne sont pas représentés à l’assemblée. Les Madhesi du Terai rejettent également le nouveau découpage. Ils s’estiment lésés. Le Terai du reste est en proie à des violences répétées depuis plus de trois semaines. Les routes sont coupées. Ces violences opposent les Madhesi (mais aussi les Tharu, la population Adivasi-Janajati ancienne du Terai) aux forces gouvernementales. L’Inde qui, traditionnellement, soutient les populations Madhesi, a ajouté aux tensions locales en imposant un blocus non officiel des principes routes frontalières. Delhi entend ainsi imposer des amendements qui prendraient davantage en compte les populations du Terai et assuraient mieux leur représentativité à l’échelle nationale. La frontière commune entre les deux pays, il faut le noter, est longue de 1750 km. Et le Népal dépend de l’Inde pour sa survie économique.
Ouvrage de référence : Politics of Ethnicity in India, Nepal and China.
Marine Carrin, Pralay Kanungo, and Gérard Toffin (eds), Delhi, Primus, 2014, 343 p.
Vous trouverez le lien vers le Rapport ici.
Il récence les évènements marquants de l’année 2014, concernant les peuples autochtones dans 55 États ou régions : Arctique, Amérique, Afrique, Asie, Pacifique ce qui représente environ 450 millions de personnes et la plus grande partie de la diversité culturelle du monde.
Le rapport a été présenté par IWGIA (International Work Group for Indigenous Peoples) en anglais et espagnol au cours de la 14 eme Instance permanente sur les Questions autochtones du 14 avril au 1er mai 2015 et traduit en français par le réseau des experts du GITPA pour les différentes régions.
Laetitia Gervais, étudiante en M2 Histoire/anthropologie à l’Institut des hautes études de l’Amérique latine (IHEAL), en échange à l’Universidad Nacional de Mar del Plata (UNMDP), Mar del Plata, Argentine
Si vous n’y connaissez rien et que vous cherchez les actualités, vous allez tomber sur l’événement tant attendu : les élections du 25 octobre, élections présidentielles, mais pas seulement, elles sont sextuples ! Si vous connaissez un peu le pays, vous attendez de voir ce qui va se passer…tout le monde a les yeux rivés sur cette date historique, chacun spéculant sur la victoire de Daniel Scioli, le candidat kirchnériste et péroniste, soutenu par la Présidente sortante, Cristina Fernández de Kirchner, même s’il ne fait pas l’unanimité au sein des kirchnéristes.
Mais qui s’intéresse à ce qui se passe au croisement entre l’Avenida de Mayo et la rue 9 de Julio, à Buenos Aires ? Il y a là un gigantesque campement connu sous le nom de l’acampe, et ce depuis plus de 8 mois maintenant, depuis le 14 février 2015, pour être précise. Des représentants de 4 peuples autochtones essaient de porter sur la scène nationale leur désarroi régional et un conflit ouvert avec le gouvernement de l’Etat fédéral de Formosa où ils habitent. Ces 4 peuples sont : les QOM, les PILAGA, les WICHI et les NIVACLE, et viennent de former un collectif nouveau : QO.PI.WI.NI (je sais, vous n’avez rien compris littéralement, mais faites un effort, vous allez saisir d’où cela vient…et je vous conseille d’aller vite mettre un « J’aime » sur leur page facebook : https://www.facebook.com/qopiwini?fref=ts)
Ils vivent dans des conditions plus que précaires au milieu de ce carrefour urbain, en proie aux voitures qui dévient de leur voie (je fus témoin d’un accident évité de justesse, sous une pluie torrentielle qui avait provoqué un dangereux aqua-planning) au milieu d’un bruit incessant, d’une pollution continue, au cœur de l’énorme capitale grouillante qu’est Buenos Aires. Ce n’est évidemment pas une parcelle du Camping Paradis, donc ils sont sans eau sinon celle de la fontaine de la place et celle des pluies torrentielles qui ont anéanti de nombreux matelas. Ils (sur)vivent surtout grâce aux dons des passants qui sont souvent des touristes, touchés par leur cause, et grâce à l’aide des associations locales qui se relaient. Aucun signe manifeste de l’INAI (Instituto Nacional de Asuntos Indígenas, l’institut officiel pourtant chargé des affaires autochtones en Argentine) et surtout, ils n’ont toujours pas été reçus par la présidente, ce qui est leur souhait, être entendus avant la fin de son mandat, en décembre, selon les slogans affichés. Mais ce n’est rien en comparaison de leur situation quotidienne dans leur campagne de Formosa, au nord du pays. Ils me disent d’ailleurs que ce campement est très similaire à leurs conditions de vie chez eux.
Voyons de plus près ce qui les pousse à faire du camping urbain gratuit. Il y a notamment le fait d’être encore (en 2015, eh oui !) chassés de leurs terres ancestrales (si si, il y avait des habitants avant le débarquement de Colomb et compagnie) au profit de grands propriétaires terriens ou de grandes entreprises étrangères extractivistes (je félicite au passage l’entreprise française Total qui fait du fracking en Patagonie en territoire mapuche, vu que la loi française le lui interdit sur notre territoire). Mais ils se plaignent aussi d’être les victimes d’une certaine insécurité juridique (papiers mal faits), de dépendre cruellement du gouvernement local qui se vend au plus offrant, de la persécution de leurs leaders et des violences policières à l’égard des populations autochtones, de la main mise d’un gouvernement local au pouvoir depuis 25 ans environ sur les actes fonciers, et de menaces permanentes. Ils souffrent également de problèmes de maladies et de malnutrition, du manque de vaccination dans les zones rurales reculées, du besoin d’une salle de premiers secours par communauté avec une ambulance pouvant les transporter à l’hôpital parfois à 50 km, d’une éducation insuffisante et mal adaptée à leurs cultures différentes (il n’y a d’ailleurs aucune université autochtone en Argentine comme cela peut être le cas dans d’autres pays en Amérique latine). Ils sont confrontés à un accès difficile à la justice et voient régulièrement leurs droits bafoués en tant que citoyens argentins et tant que peuples autochtones, au mépris des lois régionales, nationales et internationales, ils sont victimes de la privation de leurs modes de vie traditionnels quand leurs terres ancestrales ont été patrimonialisées en parcs nationaux (pas le droit de pêcher, de chasser, de ramasser des plantes traditionnelles, etc…), et ils sont même contraints d’exercer leur médecine traditionnelle en cachette car elle est non reconnue (soin de certains cancers avec du sang de tatou par exemple). Autre élément très important de leurs requêtes, ils réclament la reconnaissance de toutes les communautés qui le souhaitent et s’auto-désignent comme telles, et notamment celle des membres de la communauté Nivaclé, d’origine paraguayenne, en Argentine depuis 20 ans (la plupart n’ont aucun document d’identité argentin et sont pour ainsi dire presque apatrides)…
J’ai interviewé des représentants de chaque communauté le 9 août, le hasard a fait qu’il s’agissait de la journée internationale des peuples autochtones décidée par l’ONU, et tous les espoirs étaient permis après la réunion fin juillet avec le secrétaire des Droits de l’Homme de l’Argentine, Juan Martín Fresnaga, mais je suis repassée à l’acampe, et à la veille des élections rien n’a changé, les expectatives sont malheureusement toujours les mêmes.
Etudiante étrangère en Argentine, ne votant pas, j’ai refusé hier les boletas (flyers politiques incluant les bulletins de vote indiquant les listes de candidats titulaires et suppléants) distribuées à Mar del Plata pour les élections imminentes, et je me suis ravisée. J’ai finalement pris la liasse de papiers pour vérifier en particulier le programme du candidat annoncé comme favori, Scioli. Parmi les quinze objectifs du « développement argentin » qu’il envisage, je viens de vérifier personnellement, absolument aucun ne fait allusion aux peuples autochtones et c’est également le cas des autres programmes électoraux.
Il faut donc croire qu’environ cent trente ans après la dernière campagne de la fameuse Conquête du Désert argentine, on considère toujours dans les sphères politiques argentines que le « développement » ne peut se faire qu’en éliminant la présence des autochtones et en les invisibilisant. L’histoire ne fait que se répéter, sacrifiant des populations qui occupaient pourtant tous ces territoires bien avant l’arrivée des Européens. Qui va à la chasse…
Le site est actuellement en travaux, veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée.
Paul Keating a dit que la récompense de la vie publique, c’est le progrès.
Pour quelqu’un qui est né étranger à la citoyenneté nationale, dans une famille humble d’un peuple marginal luttant contre l’étau de la pauvreté et de la discrimination, cela n’est aujourd’hui certainement plus le cas.
Cela, grâce à l’égalité des opportunités/chances offertes par le programme Whitlam.
Elevé à côté du tas de bois de la démocratie nationale, tenu par aucune allégeance partisane, je parle de l’héritage de cet aîné sans agenda politique.
Au contraire, tout l’honneur pour moi aujourd’hui, au nom de plus de personnes que je ne pourrais jamais savoir, est de pouvoir exprimer mon immense gratitude envers le service public rendu par cet aîné.
Un jour, je l’ai accueilli pour visiter mon village et nous avons discuté de l’histoire de la mission et de ma jeunesse sous le gouvernement de son ennemi intime, Joh Bjelke-Petersen, premier ministre du Queensland.
Mon foyer était une réserve aborigène établie par une succession de lois du Queensland dont la plus ancienne remonte à 1897.
Ces lois étaient notoirement discriminatoires et l’appareil bureaucratique contrôlant les réserves veillait sur les moindres détails de la vie de ceux dont il avait la charge.
Le superintendant détenait de vastes pouvoirs et une bureaucratie à la fois froide et capricieuse présida ce système durant de trop longues années du 20ème siècle.
En juin 1975, le gouvernement Whitlam fit adopter le Aboriginal and Torres Strait Islanders Queensland Discriminatory Laws Act. Cette loi mettait à profit le pouvoir conféré au Parlement fédéral par le referendum de 1967, rendant enfin illégale la discrimination qu’avaient vécu mon père et son père depuis que mon grand-père avait été envoyé à la mission dans sa jeunesse, discrimination que j’ai vécu pendant les 10 premières années de ma vie.
Les pouvoirs régulant le droit de résidence dans les réserves sans permis, le pouvoir des gérants de réserves d’entrer dans les espaces privés sans le consentement des habitants, sans représentation juridique ni capacité d’appel à la justice, le pouvoir des gérants de réserve d’ordonner aux personnes de travailler de manière arbitraire, ainsi que les termes et conditions d’emploi, tout cela devait dorénavant cesser ; il fallait désormais traiter les Aborigènes du Queensland sur un pied d’égalité avec les autres Australiens.
Nous sommes enfin délivrés de ces discriminations qui ont humilié et dégradé notre peuple.
Le Racial Discrimination Act de 1975 fut le compagnon de cette loi ; il allait former une architecture de droits humains pour les autochtones comparable au Civil Rights Act de 1965 aux Etats-Unis.
Ce fut dans le Queensland de Bjelke-Petersen que son importance fut démontrée.
En 1976, John Koowarta, un homme Wik d’Aurukun, sur la péninsule du Cap York, voulut acheter le bail pastoral d’Archer Bend à son propriétaire blanc. Le gouvernement du Queensland refusa la vente. La décision de la Haute Cour dans l’affaire Koowarta versus Bjelke-Petersen, confirma que le Racial Discrimination Act était un exercice valide du pouvoir sur les affaires extérieures de l’institution fédérale. Toutefois, le gouvernement du Queensland, par méchanceté, convertit le bail d’Archer Bend en parc national. Le vieil homme Koowarta mourut brisé, le vainqueur d’une décision de la Haute Cour qui fit date mais la victime d’une discrimination épouvantable.
Le Racial Discrimnation Act fut de nouveau crucial lorsque qu’un groupe d’Insulaires de Murray emmenés par Eddie Mabo revendiqua un titre de propriété dans la common law sur leurs foyers traditionnels dans les îles du détroit de Torres.
En 1985, Bjelke-Petersen essaya d’enterrer la procédure engagée par les Insulaires de Murray en adoptant une loi rétroactive abolissant tout titre traditionnel. Il n’y eut aucune réaction politique ou médiatique contre la loi de Bjelke-Petersen ; aucune condamnation publique de la manœuvre de l’Etat ; aucune forme de réparation dans les forums démocratiques ou les procédures de l’Etat ou de la nation.
Sans le Racial Discrimination Act, cela aurait été la fin de l’histoire. Les droits à la terre auraient été finis, il n’y aurait pas eu de décision Mabo en 1992 ni de Native Title Act en 1993 sous le premier ministre Keating.
Sans cet aîné, les droits humains et les droits à la terre de notre peuple n’auraient jamais vu le jour.
La décision Mabo n’aurait pas eu lieu et, sans le programme Whitlam, son importance dans l’histoire de l’Australie aurait été perdue. Seuls ceux qui ont connu la discrimination connaissent vraiment le mal qu’elle fait.
Seuls ceux qui n’ont jamais été victime de préjugés peuvent dénigrer l’importance du Racial Discrimination Act.
Cet aîné était l’une de ces rares personnes qui, sans connu la discrimination, comprennent l’importance d’une protection contre sa malveillance.Aujourd’hui, nous nous souvenons de la reprise de possession de Wave Hill par les Gurindji, lorsque le premier ministre déclara:
« Vincent Lingiari, je vous remets solennellement ces titres en tant que preuves, dans la loi australienne, que ces terres appartiennent au peuple Gurindji et je place dans vos mains un morceau de cette terre comme un signe de sa restitution, à vous et vos enfants, pour toujours ».
Cet aîné fut à l’initiative de la Commission Royale Woodward qui amena le premier ministre Fraser à proclamer l’Aboriginal Land Rights Act pour le Territoire du Nord, une législation qui verrait plus de la moitié du territoire restituée à ses propriétaires traditionnels.
Bien entendu, le rappel de l’héritage du gouvernement Whitlam a été, ces quarante dernières années, un processus partisan et tendu.
L’évaluation de ces trois années particulièrement chargées et de leurs conséquences est partagée entre la nostalgie et la fierté à toute épreuve des croyants et l’opinion tout aussi véhémente selon laquelle les années Whitlam représentent le nadir du gouvernement national en Australie. Permettez-moi de proposer une perspective sur ce point.
Le gouvernement Whitlam est un cas d’école d’une réforme coupant court aux enjeux bureaucratiques.
En moins de trois ans, un ensemble de réformes spectaculaire a décollé de son programme politique pour intégrer la législation, la machine administrative et les politiques publiques.Le pays en fut changé à jamais. L’Australie moderne cosmopolite émergea enfin, tel un papillon en technicolor sortant d’une longue période de chrysalide.
38 ans plus tard, nous sommes comme les rebelles juifs de John Cleese, Eric Idle et Michael Palin, tempêtant contre le régime despotique des Romains, se demandant avec colère « ce que les Romains ont jamais fait pour nous ? » A part Medibank (1) et le Trade Practices Act, qui a mis un terme aux protections tarifaires, et le divorce par consentement dans le Family Law Act, l’Australia Council(2) , la Cour fédérale, l’Ordre d’Australie (3) , l’aide juridictionnelle fédérale, le Racial Discrimination Act, le financement scolaire à partir des besoins, la reconnaissance de la Chine, l’abolition de la conscription, la Commission de réforme des lois, l’assistance financière aux étudiants, la Commission sur le patrimoine, les règles d’immigration non-discriminatoire, les cliniques communautaires, les droits à la terre aborigènes, le congé maternité pour les fonctionnaires, l’abaissement de l’âge du vote à 18 ans et des circonscriptions électorales plus justes ainsi qu’une représentation des territoires au Sénat ; à part cela, qu’est-ce que les Romains ont jamais fait pour nous ?
Et le premier ministre, avec sa contenance de Romain classique – un homme qui aurait été aussi naturellement vêtu dans une toge que dans un costume de safari – se tient de manière impérieuse, les yeux pétillant et ce sourire laissant deviner une pointe d’autodérision jouant sur ses lèvres, rendant ses adversaires furieux et réjouissant ses partisans.
Nous n’avons pas besoin de nostalgie ni de désirer ce qui aurait pu être.
Les réussites de cet aîné sont présentes dans les institutions que nous prenons aujourd’hui pour une évidence ; elles n’ont pas joué un second rôle dans le progrès de l’Australie moderne.
Nous n’avons pas besoin de regretter que ces trois années aient été trop courtes. Fallait-il plus de temps ? L’étendue et la profondeur des réformes établies dans cette courte et tumultueuse période sons sans précédent, et ne seront probablement jamais répétées.
L’attitude désinvolte à l’égard de la bureaucratie par opposition aux enjeux de réforme ne sera sans doute pas reproduite par des gouvernements dont les priorités sont de se maintenir au pouvoir plutôt que de réformer.
Le programme Whitlam, tel qu’il apparait dans son projet pour les élections de 1972, visait trois objectifs : promouvoir l’égalité, impliquer les citoyens australiens dans les processus de prise de décision et libérer les talents, élargir les horizons du peuple australien.
Ce programme demeure aussi rafraichissant que lorsqu’il a été pour la première fois conçu. Il pourrait difficilement être mieux articulé aujourd’hui.
Qui dirait que la vitalité de notre démocratie n’est pas une mission en propre de notre gouvernement et qu’elle ne devrait pas être renouvelée et revigorée ?
Qui dirait que la libération des talents et l’élargissement des horizons des Australiens n’est pas un encouragement méritoire pour notre exécutif national ?Il reste à évoquer l’idée de promotion de l’égalité. Mes opportunités au sein de cette nation furent le résultat du programme Whitlam. Mes grands-parents et mes parents ne pourraient jamais avoir imaginé quelles portes s’ouvriraient pour moi quand elles restèrent fermées pour eux.
Je partage cette prise de conscience avec des millions de mes concitoyens australiens dont les expériences témoignent d’une manière ou d’une autre du pouvoir incroyable de la distribution des opportunités.
Je ne sais pas pourquoi quelqu’un issu de la classe moyenne supérieure comme cet aîné a pu porter une si brûlante conviction que les barrières de classe et de race de l’Australie de sa jeunesse et de sa maturation devaient être défaites et remplacées par le principe inconditionnel d’égalité.
Je peux difficilement désigner un leader politique australien blanc de son époque et des générations suivantes dont on pourrait dire sans l’ombre d’un doute qu’il n’abritait pas le moindre préjugé racial, ethnique ou de genre dans son organisme.
Il s’agissait de quelque chose de plus qu’un certain libéralisme urbain déguisant des sentiments équivoques et des échecs privés ; c’était une modernité qui était si avant-gardiste qu’elle paraît anachronique.
Des gens comme moi, qui n’auraient eu aucune chance si nous n’avions pu compter que sur les moyens de leur famille, ne pourraient pas être plus endettés que nous le sommes envers la prévoyance et la vision morale d’une opportunité universelle de cet aîné.
Seuls ceux nés dépourvus de tout connaissent vraiment le pouvoir de l’opportunité. Seuls ceux qui sont accoutumés à ses consolations peuvent déprécier une vie publique dédiée à son approfondissement et son renouvellement. Cet ancien n’a jamais voulu créer des opportunités pour lui-même mais il était fermement convaincu de leur importance pour les autres. Car il incombe à la bonne société, par son gouvernement, d’assurer à tous l’égalité des chances et des opportunités.
C’est là que les convictions politiques du premier ministre Whitlam ont été si pertinentes pour permettre à des millions d’Australiens de s’élever.
Nous saluons cet aîné pour son grand amour et son dévouement à son pays et au peuple australien.
Tant qu’il respirait encore, il fut véritablement le plus grand aîné blanc et l’ami sans pareil des Australiens originels.Noel Pearson est un avocat aborigène, un militant pour les droits à la terre et le fondateur de l’Institut du Cap York.
1 Equivalent de la sécurité sociale.
2 Organisme de financement des arts et de la culture.NdT
3 Equivalent de la légion d’honneur. NdTSource : Noel Pearson remembers Gough Whitlam ABC News (Australia)
Traduction par Martin Préaud Membre du réseau des experts du GITPA pour l’AustralieLire l’article sur le site du GITPA ici
Informations sur Gough Whitlam
Informations sur Noel Pearson

38e Festival de Cinéma de Douarnenez • Gouel Ar Filmoù • du 21 au 29 août 2015
~ PEUPLES DES ANDES • POBLOÙ AN ANDOÙ ~
// Grand Cru Bretagne • Grande Tribu • Jeune Public • Monde Des Sourds
// Films • Expositions • Débats • Concerts
festival-douarnenez.com/fr/
facebook.com/pages/Festival-de-cinéma-de-Douarnenez/228558590492719
info@festival-douarnenez.com
02 98 92 09 21
Musique : Sono Gringo SoundSystema (soundcloud.com/sono-gringo-soundsystema)
Réalisation : Gabrielle Cadaze & Théo P. Fléchais
L’ouvrage « Terres, territoires, ressources : Politiques, pratiques et droits des peuples autochtones » vient de paraître aux éditions L’Harmattan dans la collection « Horizons autochtones ». Il a été conçu à partir d’un atelier international consacré aux peuples autochtones et à leurs droits à la terre, aux politiques de conservation et aux industries extractives, organisé par l’équipe SOGIP en juin 2013.
Le livre peut être commandé en ligne sur le site de l’éditeur L’Harmattan (format papier, PDF, e-book) http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=46070
Liste des contributeurs par ordre d’apparition :
Irène Bellier ; Arturo Escobar ; Jon Altman ; Richard Chase Smith ; Brian Thom ; Morita Carrasco ; Leonardo Tamburini ; Francesca Thornberry ; Andrew Erueti ; Gérard Collomb ; Stéphanie Guyon ; Brigitte Wyngaarde ; Caroline Desbiens ; Irène Hirt ; Pekuakamiulnuatsh Takuhikan ; Oiara Bonilla ; Artionka Capiberibe ; Justin Kenrick ; Robert Hitchcock ; Sarah Benabou ; Tuhiira Terahi Tuki Huke ; Leslie Cloud ; Claire Levacher ; Samuel Gorohouna ; Brian Wyatt ; Mark Harris ; Felix Padel ; Samarendra Das ; Juan Luis Sariego Rodríguez
4ème de couverture :
La reconnaissance de droits territoriaux, l’usage et la protection des ressources naturelles, le rapport à la terre occupent une place centrale dans les revendications des peuples autochtones. Ces problématiques furent au cœur de la négociation de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, adoptée en 2007.
Bousculés par l’avancée des fronts de colonisation liés à la réalisation de grands projets d’infrastructures, perturbés par l’intensification des activités minières et agro-industrielles ou par la mise en place de réserves écologiques sur leurs territoires, face à l’État mais trop souvent sans disposer d’une citoyenneté pleine et entière, les peuples autochtones peuvent-ils connaître un « développement » compatible avec le respect des droits humains ? Cette question qui s’adresse à l’ensemble du monde, sans distinction de race, de genre ou de confession, concerne précisément ces populations qui tirent subsistance de la terre et dont la fragilité des situations juridiques accentue la vulnérabilité.
Ce livre a été conçu à partir d’un atelier international, financé par le Conseil européen de la recherche et organisé par l’équipe SOGIP (ERC 249236) qui travaille sur les échelles de la gouvernance reliant les Nations unies, les États et les peuples autochtones, et sur les sens de l’auto-détermination à l’heure de la globalisation. Amorcé par une réflexion sur le lien entre « terres », « territoires » et « ressources » qui a été établi par les négociateurs du droit et que les ontologies autochtones éclairent, le livre aborde trois grandes problématiques. La première traite des droits fonciers et territoriaux, du besoin d’une sécurité juridique et de la relation à la terre, la deuxième questionne la place de l’humain dans les projets de développement ou de protection de l’environnement, la dernière se penche sur les enjeux miniers.
Des anthropologues, des géographes, des juristes, des leaders autochtones, des politistes offrent ici un tour d’horizon de ces problématiques dans une quinzaine de pays et cinq continents, comme pour un précédent ouvrage portant sur les enjeux de la reconnaissance pour les peuples autochtones, paru dans cette même collection.
Table des matières :
Irène Bellier
« Terres, territoires, ressources » : les relations entre politique, économie, culture et droits des peuples autochtones
PREMIÈRE PARTIE—–DES DROITS SUR LE TERRITOIRE. PROPRIÉTÉ, SÉCURITÉ, REPRÉSENTATIONS
Arturo Escobar
Territoires de la différence : l’ontologie politique des « droits au territoire »
Jon Altman
Économie et écologie politiques des droits sur la terre des autochtones en Australie
Richard Chase Smith
Les communautés autochtones du Pérou : pourquoi ne veut-on pas les voir ?
Brian Thom
Confusion sur les territoires autochtones au Canada
Morita Carrasco
Sens du combat autochtone pour la propriété du territoire Argentine : région semi-aride du Chaco
Leonardo Tamburini
Peuples autochtones en Bolivie : du renforcement territorial aux autonomies
Francesca Thornberry
Les droits fonciers des peuples autochtones dans le bassin du Congo – pour un meilleur cadre légal
Andrew Erueti
Réparations pour les peuples autochtones : Canada, Nouvelle-Zélande et Australie
Gérard Collomb et Stéphanie Guyon
« Droit à la terre », institutions coutumières et jeux politiques en Guyane. L’exemple des zones de droits d’usage collectifs
Brigitte Wyngaarde
Les zduc, un enjeu politique…
DEUXIÈME PARTIE——DÉVELOPPEMENT OU CONSERVATION : AVEC QUI ?
Caroline Desbiens, Irène Hirt et Pekuakamiulnuatsh Takuhikan
Développement industriel et négociations territoriales au Canada : défis et enjeux d’une nouvelle forme de traité
Artionka Capiberibe et Oiara Bonilla
Reculs légaux et violations des droits des peuples autochtones au Brésil : face à l’assaut du développement
Justin Kenrick
Protéger l’environnement en respectant les droits des peuples des forêts au Kenya
Robert K. Hitchcock
Environnement, culture et conflits d’usage dans le Kalahari central, Botswana
Sarah Benabou
Parcs et populations locales en Inde : les dessous d’une coexistence explosive
Tuhiira Terahi Tuki Huke et Leslie Cloud
Rapa Nui, un territoire placé sous régime patrimonial : les défis de sa restitution au peuple maori rapa nui
TROISIÈME PARTIE——ENJEUX MINIERS : QUELLES RESSOURCES EN PARTAGE ? POUR QUI ?
Claire Levacher
Les peuples autochtones et les sociétés transnationales minières : de la régulation internationale aux accords locaux
Samuel Gorohouna
Une voie économique kanak ? Implication autochtone autour du nickel et de l’usine du Nord
Brian Wyatt
Protéger les droits, la culture et la tradition au sein d’une économie en croissance
Mark Harris
Extraction des ressources et valeur du patrimoine culturel, en Australie occidentale
Felix Padel et Samarendra Das
Mouvements contre l’industrie minière en Inde : Les Adivasis pourront-ils arrêter le nivellement par le bas ?
Juan Luis Sariego Rodríguez
Droits autochtones et conflits miniers au Mexique
Référence :
Bellier, Irène (dir.), 2014, Terres, territoires, ressources : Politiques, pratiques et droits des peuples autochtones, L’Harmattan, coll. Horizons Autochtones, 394 pages. ISBN : 978-2-343-05543-5
Couverture du livre : oeuvre de Swoon
«De la colonialité des nationalismes à la décolonisation des savoirs autochtones: normes et pratiques»
Jeudi 9 avril 2015, de 9h à 13h, Le séminaire aura lieu en Salle 1, EHESS, Bâtiment Le France, 190 av de France, 75013 Paris
6ème séance : Les enjeux fonciers pour les peuples habitant les forêts
Séminaire coordonné par :
Irène Bellier, Directrice de Recherche au CNRS, LAIOS-IIAC et
Verónica González González, postdoctorante LAIOS-SOGIP
Intervenants séance 6 :
Miquel FIGUERAS MOREU, « Qu’est-ce qu’un territoire au Venezuela ? » (doctorant EHESS, LAS)
Geoffroy FILOCHE, « Objets déconnectés ou pièces d’un puzzle ? Les droits fonciers des Amérindiens de Guyane » (IRD, GRED)
Jean-Pierre NGUEDE, « Les pygmées d’Afrique centrale : entre construction et déconstruction des modes de vie traditionnel et moderne » (doctorant EHESS, IMAF)
Présentation séance 6 :
Nous consacrerons cette séance à l’analyse des dynamiques territoriales des peuples autochtones habitant les forêts. Les territoires autochtones et leurs ressources naturelles sont considérés aujourd’hui comme un élément central pour la garantie des droits de l’homme des peuples autochtones…
Voir l’article original 1 109 mots de plus
L’équipe ERC SOGIP, dirigée par Irène Bellier, a le plaisir de vous inviter au séminaire mensuel :Jeudi 9 avril 2015, de 9h à 13h, EHESS, Salle 1, bâtiment Le France, 190 av de France, 75013 Paris.6ème séance : Les enjeux fonciers pour les peuples habitant les forêtsIntervenants :
Miquel FIGUERAS MOREU, « Qu’est-ce qu’un territoire au Venezuela ? » (doctorant EHESS, LAS)
Geoffroy FILOCHE, « Objets déconnectés ou pièces d’un puzzle ? Les droits fonciers des Amérindiens de Guyane » (IRD, GRED)
Jean-Pierre NGUEDE, « Les pygmées d’Afrique centrale : entre construction et déconstruction des modes de vie traditionnel et moderne » (doctorant EHESS, IMAF)Présentation :
Nous consacrerons cette séance à l’analyse des dynamiques territoriales des peuples autochtones habitant les forêts. Les territoires autochtones et leurs ressources naturelles sont considérés aujourd’hui comme un élément central pour la garantie des droits de l’homme des peuples autochtones. Cela conduit à une multiplication de dynamiques qui rendent plus complexes les articulations de ces territoires aux systèmes politiques, économiques et juridiques. La cohabitation de différentes représentations du territoire, la superposition des lois et des institutions, la présence d’enjeux économiques contrastés transforment la gouvernance des territoires autochtones. Cela a pu dans certaines situations renforcer le rôle de ceux-ci comme noyau d’un projet politique, mais aussi créer des discontinuités, mettant en difficulté la sûreté de ces terres et la consolidation des droits reconnus. Nous examinerons cela à travers l’étude de trois cas. Geoffroy Filoche, à partir de la Guyane française analysera les implications de l’imbrication des droits fonciers dans le maillage institutionnel et social du territoire départemental. La présentation de Jean-Pierre Nguede évoquera les enjeux de la transformation des modes de vie des Pygmées d’Afrique centrale suite à des expériences de migration. La présentation de Miquel Figueras Moreu se focalisera sur les effets du processus de titularisation des terres mené au Venezuela. Il mettra en relief les tensions existant entre les différentes représentations des territoires.
Résumés :
Miquel FIGUERAS MOREU, « Qu’est-ce qu’un territoire au Venezuela ? »
La défense des peuples autochtones d’Amérique du Sud s’est fermement attachée aux cadres juridiques et à l’appareil d’Etat. Le droit foncier a été sans doute l’axe privilégié, le territoire étant conçu comme l’incarnation de l’économie, de la culture et de la philosophie autochtones. Vingt ans après les premières législations, le bilan est ambivalent : un succès indiscutable du point de vue quantitatif, surfaces, populations et droits confondus ; mais une victoire amère pour diverses raisons. La légalisation des terres a été un moteur d’assimilation et de dépendance aux cultures et économies nationales ; les titres sont limités par une double renonciation : à la continuité territoriale (parcellisation), ou aux zones stratégiques concomitantes aux fronts d’expansion nationale (éloignement) – parfois les deux simultanément. D’autre part, la propriété n’a pas assuré la sécurité, rien ne veille à l’accomplissement du droit. Et finalement, le contrôle des ressources reste soumis aux projets extractivistes d’Etat et d’entreprises multinationales.
Geoffroy FILOCHE, « Objets déconnectés ou pièces d’un puzzle ? Les droits fonciers des Amérindiens de Guyane »
Même si la France refuse toujours de reconnaître aux Amérindiens de Guyane le statut de peuples autochtones, des droits fonciers leur sont octroyés depuis 1987. Ces droits ne se laissent toutefois pas facilement appréhender. Initialement, leur étendue n’a été explicitée qu’a minima afin de sauvegarder les apparences d’égalitarisme républicain et de favoriser l’acceptabilité politique par la population créole de ces droits spécifiques et exclusifs. Parallèlement, les dispositifs fonciers en place sont débordés par les dynamiques sociales qu’ils prétendent réguler. Ils font l’objet de réappropriations parfois radicales par les communautés autochtones qui sont de plus en plus difficiles à justifier auprès des institutions publiques. Les décalages entre droit et fait sont d’autant plus crûment mis en lumière que les terres amérindiennes sont toujours plus imbriquées dans un espace guyanais faisant l’objet de nouvelles régulations résultant des politiques de conservation de la biodiversité (Parc amazonien de Guyane), d’urbanisme ou d’aménagement du territoire. Alors que les zones de vie autochtones ont été par le passé (relativement) déconnectées de la vie juridique et ont été gérées assez librement par les Amérindiens, des controverses émergent aujourd’hui concernant l’articulation de différentes légitimités sur un espace partagé. Dès lors, l’objectif principal de l’intervention est de montrer dans quelle mesure les droits fonciers des Amérindiens s’intègrent et évoluent dans le maillage institutionnel croissant du territoire guyanais. Les principaux résultats sont tirés d’une étude menée entre 2013 et 2014, coordonnée par Damien Davy (CNRS) et Geoffroy Filoche (IRD).
Jean-Pierre NGUEDE, « Les pygmées d’Afrique centrale : entre construction et déconstruction des modes de vie traditionnel et moderne »
Depuis quelques décennies, la sédentarisation des Pygmées en Afrique, en Afrique centrale, en particulier, a permis la transformation des territoires qu’ils occupaient jadis en aires protégées, concessions forestières et minières et en plantations agro-forestières. Le passage des modes de vie traditionnel, soutenu par des programmes d’organismes internationaux (Plan international, Unicef, etc.) et de la société civile, ne s’est pas vérifié sans problèmes : la relation tendue avec les Bantous, la précarité du travail trouvé en village, le contexte de guerres continues dans la région sont des facteurs qui découragent les Pygmées situés à la frontière du Cameroun et de Centrafrique de s’intégrer dans la « civilisation ». Ils sont chassés ou regagnent volontairement, de façon progressive, les profondeurs de la forêt. Seulement, ils sont confrontés à une adaptation difficile. Se situant dans les perspectives de construction et de déconstruction des modes de vie, cette communication vise à analyser la dynamique culturelle des Pygmées dans un nouveau contexte qui est celui du retour dans l’environnement de départ.
*********************************
Prochaine séance : séance de clôture du séminaire SOGIP dans le cadre de la Conférence SOGIP 2015
Jeudi 16 avril 2015 : Citoyenneté, participation politique.
Intervenants : Martin Papillon (Université d’Ottawa, politiste), Carole Lévesque (anthropologue), Daniel Salée (politiste), séance animée par Irene Bellier, Martin Préaud, Laurent Lacroix et Véronica Gonzalez Gonzalez.
Attention : le séminaire du 16 avril se tiendra à l’EHESS, 190 avenue de France 75013 Paris au 6ème étage en salles 638 à 641 dans le cadre de la Conférence « Echelles de gouvernance, Les nations unies, les Etats et les peuples autochtones ». Accès libre à l’ensemble du programme sur réservation, dans la limite des places disponibles. Merci de bien vouloir confirmer par mail votre participation et vos dates de présence : conferencesogip2015@gmail.com
Programme de la conférence : http://www.sogip.ehess.fr/spip.php?article600
————————————————————————————————————————————————————————————————————————————–
Nous avons le plaisir de vous annoncer que la version française de l’ouvrage Making the Declaration Work : The United Nations Declaration on the Rights of Indigenous peoples, dirigé par Claire Charters et Rodolfo Stavenhagen (IWGIA, 2009) intitulée « La Déclaration des droits des peuples autochtones : Genèse, enjeux et perspectives de mise en œuvre » est maintenant en libre accès. Toutes les informations et téléchargement à partir du site SOGIP :
http://www.sogip.ehess.fr/spip.php?article549
————————————————————————————————————————————————————————————————————————————–
Séminaire coordonné par :
Irène Bellier, Directrice de Recherche au CNRS, LAIOS-IIAC et Verónica González González, postdoctorante LAIOS-SOGIP et animé par l’équipe SOGIP (ERC 249236)
Présentation du séminaire années 2014-2015 :
7 séances, 2ème jeudi du mois de 9 h à 13 h, salle du Conseil A (sauf le 9 avril ; salle 1 et le 16 avril ; salles 638-641), bâtiment Le France, 190-198 avenue de France 75013 Paris, du 13 novembre 2014 au 9 avril et le jeudi 16 avril 2015. Ouvert à tous.
Le séminaire se déroulera autour de 7 séances : 13 novembre 2014, 11 décembre 2014, 8 janvier 2015, 12 février 2105, 12 mars 2015, 9 avril 2015 et le 16 avril 2015 (le 16 avril se tiendra la dernière séance du séminaire dans le cadre de la conférence SOGIP qui aura lieu du 15 au 17 avril au France.)
Présentation générale du séminaire : Perspectives comparatives sur les droits des peuples autochtones – années 2014-2015 : participation politique et citoyenneté
Le séminaire de l’équipe SOGIP (ERC 249 236, IIAC-LAIOS) examine les perspectives ouvertes par l’adoption en 2007 de la Déclaration des Nations-Unies sur les Droits des Peuples autochtones (DDPA). Cette année, il aura comme principal horizon de réflexion l’exercice par les peuples autochtones de leurs droits civils et politiques et, dans un sens large, de la citoyenneté. Ces groupes historiquement mis aux marges de la société et de l’Etat, se sont souvent mobilisés pour demander un traitement égalitaire. Leurs demandes ont abouti, dans différents cas, à des propositions de modèles de citoyenneté qui, tout en reconnaissant le caractère universel de la citoyenneté et l’importance des droits de l’homme à caractère individuel, soulèvent le besoin de reconnaître des particularités culturelles et ethniques, ainsi que des droits collectifs comme une condition nécessaire à la garantie d’une citoyenneté effective, et inclusive. La DDPA énonce les bases d’une telle citoyenneté, qui se veut également respectueuse des institutions politiques dont les peuples autochtones se sont dotés pour se gouverner. La mise en place des modèles de citoyenneté culturelle comporte autant d’opportunités que de risques pour la consolidation des projets politiques. L’exercice des droits politiques et civils des peuples autochtones rencontre, au niveau pratique, de nombreuses contradictions que nous essaierons d’identifier au cours des différentes séances.
La conférence du Programme ERC SOGIP aura lieu les 15, 16 et 17 avril 2015 au bâtiment le France, 190 avenue de France 75013 Paris.
Elle aura pour thème :
ECHELLES DE GOUVERNANCE : LES NATIONS UNIES, LES ÉTATS ET LES PEUPLES AUTOCHTONES
SCALES OF GOVERNANCE : THE UNITED NATIONS, THE STATES AND INDIGENOUS PEOPLES
ESCALAS DE GOBERNANZA : LAS NACIONES UNIDAS, LOS ESTADOS Y LOS PUEBLOS INDÍGENAS
FR, EN, SP (with translation / con traducción)
Le programme complet de la conférence sera prochainement disponible sur ce site : http://www.sogip.ehess.fr
Accès libre à l’ensemble du programme sur réservation, dans la limite des places disponibles. Merci de bien vouloir nous confirmer par mail votre participation et vos dates de présence : conferencesogip2015@gmail.com
PROGRAMME
MERCREDI 15 AVRIL 2015
L’EMERGENCE DES PEUPLES AUTOCHTONES DANS L’ESPACE PUBLIC
SESSION 1 : LES PEUPLES AUTOCHTONES AUX NATIONS UNIES
SESSION 2 : DES ÉCHELLES, DES ÉTATS ET DES PEUPLES
JEUDI 16 AVRIL 2015
DROITS DES PEUPLES AUTOCHTONES –
ENJEUX FONCIERS ET DEMOCRATIE PARTICIPATIVE
SESSION 3 : TERRES, CULTURES, « DÉVELOPPEMENT »
SESSION 4 : CITOYENNETÉ, PARTICIPATION POLITIQUE
VENDREDI 17 AVRIL 2015
PENSER LA DÉCOLONISATION DES PEUPLES AUTOCHTONES
SESSION 5 : DÉCOLONISATION, ÉDUCATION, PLURALISME
SESSION 6 : SAVOIRS, RECHERCHE, COOPÉRATION
INVITÉS / INTERVENTIONS
(Par ordre d’apparition)
Pierre-Cyrille Hautcoeur, Président de l’EHESS
Irène Bellier, Responsable SOGIP, ERC principal investigator, responsable del equipo
Christian Gros, socio-anthropologue, Université Paris-Sorbonne nouvelle
Otilia Lux de Coti : UNPFII, directrice du FIMI, ancienne ministre de la Culture et des Sports, ancienne députée, mouvement WINAQ, Maya k´iche´ Guatemala
Melakou Tegegn, politiste, Minority Rights Group, Ethiopie
Guillaume Boccara, CNRS, Centre franco-argentin, anthropologue
Verónica González-González, SOGIP, EHESS, sociologue
Stéphanie Guyon, SOGIP, U. de Picardie Jules Vernes, politiste
Alexis Tiouka, conseiller municipal, kali’na, Guyane française
Laurent Lacroix, SOGIP, EHESS, sociologue
Brian Thom, Université de Victoria , anthropologue
Joan Carling, Membre UNPFII, General Secretary AIPP
Martin Préaud, SOGIP, anthropologue
Les Malezer, Co-Président du National Congress of Australia First Peoples,
Conseiller autochtone UN-HLPM/WCIP
Jennifer Hays, SOGIP, Université de TromsØ, anthropologue
Korir Sing’Oei, Legal Advisor, Deputy President’s Office, Kenya
Martin Papillon, Université d’Ottawa, politiste
Carole Lévesque, anthropologue, réseau DIALOG
Daniel Salée, politiste, réseau DIALOG
Sylvain Pabouty, élu kanak, DUS, Province Sud, Nouvelle-Calédonie ,
Edith Cloutier, Centres d’Amitiés autochtones au Québec
Marie Salaün, Université de Nantes, anthropologue
Linda Tuhiwai Smith, Université de Waikato, Aotearoa New-Zealand, Maori
Raphaël Rousseleau, SOGIP, Université de Lausanne, anthropologue
Jean Leclair, juriste, Université de Montréal
Rowena Dickins Morrison, SOGIP, CERCRID-Université Jean Monnet, juriste
Ghislain Otis, Université d’Ottawa, juriste
Barbara Glowczewski, LAS-CNRS/ Collège de France/EHESS, anthropologue
Manuela Carneiro da Cunha, Université de Campinhas, anthropologue
Leslie Cloud, SOGIP, EHESS, juriste
Benoît Trépied, SOGIP, IRIS-CNRS/EHESS, anthropologue
Edith Cloutier, Réseau DIALOG, Montréal
Felipe Gómez, Université Deusto, Institute of Human Rights, Bilbao
Lola García Álix, IWGIA, Copenhague
Camila Brattland, Centre for Sami Studies, UiT – The Arctic University of Norway
La 5ème séance du séminaire SOGIP coordonné par : Irène Bellier, Directrice de Recherche au CNRS, IIAC/LAIOS et Verónica González González, postdoctorante LAIOS-SOGIP aura lieu le 12 mars 2015. La séance aura pour thème:
Les défis de la participation politique
Présentation générale du séminaire : Perspectives comparatives sur les droits des peuples autochtones – années 2014-2015 : participation politique et citoyenneté
2ème jeudi du mois de 9 h à 13 h, EHESS, salle du Conseil A, bâtiment Le France, 190-198 avenue de France 75013 Paris), du 13 novembre 2014 au 9 avril 2015. Ouvert à tous.
Le séminaire se déroulera autour de 6 séances : 13 novembre 2014, 11 décembre 2014, 8 janvier 2015, 12 février 2105, 12 mars 2015 et 9 avril 2015.
Le séminaire de l’équipe SOGIP (ERC 249 236, IIAC-LAIOS) examine les perspectives ouvertes par l’adoption en 2007 de la Déclaration des Nations-Unies sur les Droits des Peuples autochtones (DDPA). Cette année…
Voir l’article original 1 144 mots de plus
Jésus, Allah et Ch’ul Tatik (« notre Père sacré ») :
Légendes sur la transformation porcine en monde arabe, européen et amérindien
Résumé : Dieu transforma des humains en cochons, nous racontent des légendes des mondes arabe, européen et amérindien. Si ce thème surgit dans des aires culturelles inter- connectées et en même temps, très diverses, religieusement et culturellement, la question est : comment le sens de la transformation elle-même change d’un système culturel-religieux donné à l’autre? Cette question sera traitée au travers de trois exemples : une gravure allemande du quatorzième siècle, un livre de fondamentaliste musulman contemporain (2000) et un récit d’un village Maya Tzeltal au Chiapas, Mexique (1975). Cette interrogation nous amènera à réfléchir sur la transformation comme explication de l’interdit alimentaire, de la ressemblance physique entre l’homme et l’animal ou de la proximité entre soi et l’autre (l’animal/l’humain).
Manual para defender los derechos de los pueblos indígenas
El objetivo de este manual es contribuir, con un instrumento práctico, a la labor que realizan personas, pueblos indígenas y organizaciones dedicadas a proteger y gestionar a favor de los derechos de los pueblos indígenas. El manual no solo desarrolla los principales derechos de los pueblos indígenas protegidos por los instrumentos internacionales sino que también describe los sistemas universal e interamericano para la protección de los derechos humanos y el funcionamiento de los órganos que en cada uno de estos sistemas velan por el cumplimiento de estos derechos. Ante los múltiples conflictos que actualmente existen en la región, relacionados con la extracción de recursos naturales en zonas habitadas por poblaciones indígenas, este documento se presenta como una guía de actuación tanto para grupos afectados como para funcionarios estatales.
Intervenants :
Tassadit Yacine (Directrice d’études LAS/EHESS) : Berbères d’Algérie
Didier Le Saout (maître de conférence, Université paris 8) : Le mouvement amazigh entre discours pour la promotion d’une identité et institutionnalisation
Akiyo Afouda (Chargé des droits de l’homme, Union interparlementaire) : La contribution de l’Union interparlementaire à l’implication des parlementaires dans la promotion des droits des peuples autochtones
Présentation :
Au moment où les sens du local et du national sont mis en question par la mondialisation, les mobilisations autochtones produisent de nouvelles pratiques et de nouveaux dispositifs symboliques et politiques sur lesquelles reposent leurs projets collectifs. En mobilisant la rhétorique des droits, à la fois dans des lieux où on fabrique le sens du global et dans les lieux où on fabrique le sens du local, les peuples autochtones essaient de se servir des outils de la gouvernance mondiale pour articuler leurs aspirations aux imaginaires et aux spatialités socio-politiques. Ce scénario soulève d’importants challenges tant pour l’exercice de la citoyenneté autochtone que pour les sciences sociales : quels sont les liens d’appartenance au local, au national et à l’international qui (ou que) construisent les peuples autochtones dans la gouvernance mondiale ? Quels dispositifs pourraient répondre à leurs attentes et à celles des instances de gouvernement quant à la représentation politique de ces peuples ? Quel rôle joue la localité dans la gouvernance mondiale et quels dangers cela comporte pour la participation politique des peuples autochtones ? Quels sont les rapports de force entre les différents domaines internationaux, nationaux, locaux, en ce qui concerne les droits politiques des peuples autochtones ? Quel intérêt pourrait avoir des termes tels que « transnational », « global » ou « glocal » pour comprendre ces nouveaux phénomènes ? Nous réfléchirons à ces questions à la lumière de deux cas : le premier d’eux concerne les peuples berbères d’Algérie et du Maroc dont l’identité constitue, à la fois, un atout de résistance et de mobilisation politique transnationale. Le deuxième cas portera sur le rôle de l’Union interparlementaire dans le renforcement de la représentation des peuples autochtones dans les parlements.
Résumés :
Tassadit Yacine (Directrice d’études LAS/EHESS) : Berbères d’Algérie
L’Algérie est le pays qui compte le plus de Berbérophones après le Maroc. Ils comptent entre plus d’un quart et moins d’un tiers de la population (d’environ 37 millions d’habitants). Ces populations dont la survie a été marquée par la résistance ont, hormis la langue berbère, conservé leur législation, leur gestion de la cité qu’on a aisément comparée à celle de la Grèce antique. Leur identité s’est en quelque fondée sur la lutte et sur la résistance. Les Kabyles ont joué un rôle important dans le mouvement national et pendant la guerre d’Algérie. Leur investissement dans la future nation a été très important. Néanmoins, la construction de l’État-nation s’est effectuée contre eux puisqu’ils seront, de surcroît, désignés comme des ennemis de la nation voire des traitres. Marginalisés, privés de leur culture, suspects, ils se soulevèrent en 1980 lorsqu’un de leur poète, Mouloud Mammeri, a été interdit de parole, ce qui a été à l’origine des événements du printemps 80. Ce mouvement lutte, depuis, en faveur de la reconnaissance de la langue berbère et des libertés démocratiques. Un Mouvement culturel est né (MCB), des partis politiques sont reconnus depuis 1988. Mais, cela n’est rien d’autre qu’une petite brèche ouverte…
Didier Le Saout (maître de conférence, Université paris 8) : Le mouvement amazigh entre discours pour la promotion d’une identité et institutionnalisation
L’apparition d’un mouvement amazigh est concomitante au Maroc, en Algérie et en France sous des formes différentes. S’il n’est pas possible de dater exactement l’origine de l’affirmation identitaire amazighe, on peut cependant affirmer que la naissance d’un mouvement « berbère » ou « amazigh » remonte aux années 1960 en Algérie, au Maroc et dans l’émigration, notamment en France. Si les premiers temps du mouvement amazigh sont faits d’actions conduites par des groupes isolés rassemblant quelques individus, la contestation s’élargit par la suite en Algérie comme au Maroc jusqu’à produire un discours critique de l’édification de l’Etat-nation issu de la décolonisation dans ces deux pays. Mais ce sont les manifestations caractérisées de « printemps berbère » qui éclatent en Kabylie qui donneront à la revendication identitaire toute sa visibilité. La mobilisation sera accompagnée d’une institutionnalisation de la culture et de la langue berbère qui intéresse, aussi, le mouvement social. A partir de la fin 2010, dans le contexte des mouvements populaires qui se développent en Afrique du nord et au Moyen-Orient, la demande de reconnaissance de l’amazighité va être placée dans le débat constitutionnel. Ces événements provoquent différents types de réponse de la part des associations et des regroupements militants. En France, les associations pour la défense de la berbérité placent le rapport aux institutions politiques au centre des positionnements mais dans un contexte différent. Elles fondent leur existence sur la construction d’une communauté berbère « de France » dont l’image est projetée dans le champ politique. L’objectif vise l’intégration des militants pour la défense de la berbérité dans la politique française.
Akiyo Afouda (Chargé des droits de l’homme, Union interparlementaire) : La contribution de l’Union interparlementaire à l’implication des parlementaires dans la promotion des droits des peuples autochtones
En tant que partie intégrante de la société, les peuples autochtones doivent jouir des mêmes droits que tous les autres citoyens. En vertu de ce principe fondamental, et suite à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, l’Union interparlementaire (UIP) s’est jointe aux efforts visant à faire prévaloir ce principe et à le matérialiser. M. Akiyo Afouda, qui est en charge du dossier de l’Union interparlementaire consacré aux peuples autochtones, partagera son expérience et les réflexions qui entourent les activités de l’UIP dans ce domaine. Elles se déclinent en : actions de sensibilisation et d’information à l’intention des parlementaires et d’autres acteurs concernés, jusques et y compris la mise en œuvre d’un projet sur la question ; l’organisation de rencontres parlementaires internationales ; la participation aux fora internationaux sur les peuples autochtones ; et la réalisation d’enquête sur la représentation des peuples autochtones dans les parlements.
Prochaine séance :
Jeudi 12 mars 2015 : « Les défis de la participation politique. » Intervenants : David RECONDO (Maître de conférences, Sciences-Po Poitiers), Jean-Pierre CHAUMEIL (Directeur de recherche émérite, CNRS) et Alpa SHAH (Professeure, London School of Economics)
http://www.sogip.ehess.fr/spip.php?article583
————————————————————————————————————————————————————————————————————————————–
Nous avons le plaisir de vous annoncer que la version française de l’ouvrage Making the Declaration Work : The United Nations Declaration on the Rights of Indigenous peoples, dirigé par Claire Charters et Rodolfo Stavenhagen (IWGIA, 2009) intitulée « La Déclaration des droits des peuples autochtones : Genèse, enjeux et perspectives de mise en œuvre » est maintenant en libre accès. Toutes les informations et téléchargement à partir du site SOGIP :
http://www.sogip.ehess.fr/spip.php?article549
————————————————————————————————————————————————————————————————————————————–
Séminaire coordonné par :
Irène Bellier, Directrice de Recherche au CNRS, LAIOS-IIAC et Verónica González González, postdoctorante LAIOS-SOGIP et animé par l’équipe SOGIP (ERC 249236)
Présentation du séminaire années 2014-2015 :
6 séances, 2ème jeudi du mois de 9 h à 13 h, salle du Conseil A, bâtiment Le France, 190-198 avenue de France 75013 Paris), du 13 novembre 2014 au 16 avril 2015. Ouvert à tous.
Le séminaire se déroulera autour de 6 séances : 13 novembre 2014, 11 décembre 2014, 8 janvier 2015, 12 février 2105, 12 mars 2015 et le 16 avril 2015 (A la place du 9 avril, le 16 avril se tiendra la dernière séance du séminaire dans le cadre de la conférence SOGIP qui aura lieu du 15 au 17 avril au France.)
Présentation générale du séminaire : Perspectives comparatives sur les droits des peuples autochtones – années 2014-2015 : participation politique et citoyenneté
Le séminaire de l’équipe SOGIP (ERC 249 236, IIAC-LAIOS) examine les perspectives ouvertes par l’adoption en 2007 de la Déclaration des Nations-Unies sur les Droits des Peuples autochtones (DDPA). Cette année, il aura comme principal horizon de réflexion l’exercice par les peuples autochtones de leurs droits civils et politiques et, dans un sens large, de la citoyenneté. Ces groupes historiquement mis aux marges de la société et de l’Etat, se sont souvent mobilisés pour demander un traitement égalitaire. Leurs demandes ont abouti, dans différents cas, à des propositions de modèles de citoyenneté qui, tout en reconnaissant le caractère universel de la citoyenneté et l’importance des droits de l’homme à caractère individuel, soulèvent le besoin de reconnaître des particularités culturelles et ethniques, ainsi que des droits collectifs comme une condition nécessaire à la garantie d’une citoyenneté effective, et inclusive. La DDPA énonce les bases d’une telle citoyenneté, qui se veut également respectueuse des institutions politiques dont les peuples autochtones se sont dotés pour se gouverner. La mise en place des modèles de citoyenneté culturelle comporte autant d’opportunités que de risques pour la consolidation des projets politiques. L’exercice des droits politiques et civils des peuples autochtones rencontre, au niveau pratique, de nombreuses contradictions que nous essaierons d’identifier au cours des différentes séances.