L’équipe SOGIP a le plaisir de vous inviter à la 5ème séance du séminaire SOGIP 2013-2014 « Perspectives comparatives sur les droits des peuples autochtones » sur le thème :
Le développement en question : « bien vivre » ou « vivre mieux » ?
Le jeudi 13 mars 2014. De 9 h à 13 h.
En salle du conseil A, R -1, bâtiment Le France, 190 198 avenue de France, 75013 Paris. Ouvert à tous.
Depuis 20 ans, les représentants des peuples autochtones critiquent les programmes de développement qui les concernent ou les affectent. Ils sont aujourd’hui engagés, au niveau international, dans une révision des Objectifs du Millénaire et la définition de leur contribution à l’agenda dit post-2015. La distinction entre les perspectives du « bien vivre » (option autochtone) et du « vivre mieux » (option occidentale) mérite d’être revisitée, à partir des indicateurs, des critères, des logiques de mesure du développement. Est-il possible de proposer des critères alternatifs à ceux proposés par les agences de développement ? Comment mesurer ce que développement durable veut dire dans la temporalité du court terme des projets dits de développement ? Est-il possible de concilier des tendances totalement contradictoires par le seul usage d’une catégorie à la mode ?
• Raphaelle Pariset (CERAPS/CNRS/Université Lille 2) – Une expertise normalisatrice. Les impensés sociaux et culturels de la mesure du développement.
Depuis une dizaine d’années, des indicateurs développement présentés comme « culturellement pertinents » sont élaborés au sein d’organismes internationaux comme le PNUD ou au sein d’agences nationales comme la Commission nationale pour le développement des peuples autochtones (CDI) au Mexique. La « pertinence culturelle» des indicateurs est présentée comme un modèle d’action ancré dans la connaissance du tissu social qui traduirait une expression du « bien vivre ». Elle passe par l’utilisation et la transformation du savoir des sciences statistiques et sociales. Il semble en effet que la finalité des « indicateurs avec identité » comme pratique de ciblage renvoie à la construction d’une catégorie d’intervention de l’action publique.
Cette communication propose d’appréhender de manière critique la construction d’indicateurs de développement et considère deux d’entre eux élaborés au Mexique, l’Indice de développement humain – peuples autochtones (IDHPI) et l’Indice de retard social (IRS). Présentés comme alternatifs, ceux-ci s’avèrent des plus classiques et s’inscrivent dans une logique institutionnelle historique. Loin de ne renvoyer qu’à un seul discours « calculateur » de cadrage de la question autochtone, l’action néo-indigéniste passe par des instruments de gouvernement qui se traduisent dans des pratiques et des modalités concrètes de gestion des populations indiennes. En plus d’être une technique intellectuelle, ce sont des dispositifs de pouvoir qui constituent une des facettes de l’« art de gouverner » les populations autochtones, dans le sens où ils contribuent à les « façonner ». Si les savoirs experts sont présentés par leurs promoteurs comme traduisant une vision neutre et apolitique de la question autochtone, ils renvoient à une expertise normalisatrice et à une forme de production sociale du politique spécifique, celle du « vivre mieux » occidental, construite à partir des activités techniciennes de la CDI et du PNUD.
• Denis Chartier (CEDETE, Université d’Orléans) – La guerre des Mondes. Du télescopage entre modèles de développement durable en Amazonie brésilienne.
L’Amazonie brésilienne est le théâtre d’une confrontation entre différents modèles de développement durable. Schématiquement, il existe d’un côté une version « molle » du développement durable, portée par les grands propriétaires terriens, par les « organisations du capital ». Il s’agit ici d’accéder à un « vivre mieux » par la croissance économique, en favorisant des conceptions productivistes et néodéveloppementistes parées de leurs plus beaux atours « verts ». De l’autre côté, existe une version du développement durable en rupture avec le récit dominant productiviste et développementiste, plutôt portée par les paysans familiaux et les populations autochtones (caboclo, amérindiens). Dans ce cas, ce sont les capacités de reproduction des écosystèmes qui déterminent un développement qui s’appuie sur les pratiques des populations traditionnelles (pratiques à travers lesquelles on mobilise de plus en plus les notions de justice environnementale, de buen vivir, de biens communs, de Terre-mère).
À partir des résultats de terrains, réalisés principalement auprès de populations caboclo dans des réserves extractivistes, dans des réserves de développement durable et autour du site du barrage de Belo Monte (Para-Brésil), nous questionnerons ces différentes versions du développement durable et tenterons de cartographier les Mondes qui s’entrechoquent ici. Nous montrerons que ces différentes conceptions du développement, que ces différentes visions du Monde s’interpénètrent, se télescopent et rendent extrêmement difficile l’émergence, la mise en place et la pérennisation de modèles de développement alternatifs favorisant un « vivre bien » plutôt qu’un «vivre mieux ».
• Jean-Michel Sourisseau (CIRAD) – Ruralité et développement durable en Nouvelle-Calédonie
En Nouvelle-Calédonie, le référentiel du développement durable diffusé à l’échelle internationale semble avoir peu influencé les représentations locales du développement, et notamment du développement rural. La configuration politique spécifique de décolonisation négociée (enclenchée à partir de 1988), et la dépendance au modèle d’économie assistée (construit dans la relation avec la France), ont conduit à « neutraliser » cette référence globale. L’espace discursif est d’abord occupé par les notions de rééquilibrage et de destin commun, qui présentent la particularité de ne pas relever de la stratégie dépolitisante induite par les programmes de développement durable et préconisée à l’échelle internationale. Ce n’est ainsi qu’au milieu des années 2000 que des acteurs, pour la plupart extérieurs au territoire, ont introduit le discours du développement durable par rapport à des enjeux spécifiques (négociations minières, politique environnementale). Ce discours sera repris pour « mettre en forme » des opérations déjà en cours, et notamment les opérations de développement local et agricole. Mais au final les dispositifs de politique publique mis en œuvre continuent de se référer davantage au rééquilibrage et au destin commun qu’à la rhétorique classique du développement durable, à savoir la prise en compte simultanée de l’environnement naturel, de l’économique et du social.
Pour plus d’information http://www.sogip.ehess.fr
Séminaire de la FRAO
(Formation à la recherche dans l’aire océanienne)
2013-14
Amphithéâtre François Furet, EHESS
105 bd Raspail, 75006 Paris, le jeudi de 10h à 13h.
Alban Bensa (EHESS) – Yannick Fer (GSRL-CNRS) – Gwendoline Malogne-Fer (GSRL) – Marie Salaün (Université de Nantes) – Eric Wittersheim (EHESS).
En 2013-2014, le séminaire abordera l’Océanie contemporaine à travers la projection et l’analyse d’une série de films, documentaires ou de fiction, consacrés à cette région. La structuration d’une industrie audiovisuelle régionale – notamment autour de festivals organisés en Nouvelle-Calédonie (Anûû-rû âboro), en Polynésie française (FIFO, Festival international du film océanien), et en France métropolitaine (Festival de Rochefort) – et le développement d’une anthropologie visuelle en Océanie contribuent aujourd’hui à la constitution d’un champ d’études à part entière. On dispose désormais d’un ensemble de films suffisamment large pour croiser les regards et éclairer ainsi les réalités et les représentations de l’Océanie : qu’ils soient réalisés par des anthropologues ou des cinéastes, ces films soulèvent des enjeux méthodologiques importants et permettent de mieux comprendre la complexité de ces sociétés insulaires. Chaque projection sera suivie d’une discussion avec le réalisateur et/ou avec des chercheurs spécialistes des enjeux évoqués par le film.
6 mars : Black Harvest (1992, Grand Prix au Cinéma du Réel), de Bob Connolly et Robin Anderson, présenté par l’équipe du séminaire
13 mars : Grassroots, Ceux qui votent (2003, prix du jury au Festival international du film documentaire océanien), réalisé par Eric Wittersheim, cinéaste et ethnologue (IRIS-EHESS). La discussion sera animée par Jean-Louis Briquet (CNRS, CESSP-Paris 1)
20 mars : Pain ou coco. Moorea et les deux traditions (2012), un film réalisé par Gwendoline Malogne-Fer et Yannick Fer, tous deux chercheurs au GSRL. Discussion animée par Jean-Claude Penrad (EHESS-IMAF).
27 mars : Le Ciel dans un jardin (2003), de Stéphane Breton, cinéaste et ethnologue (EHESS-LAS), en présence du réalisateur
3 avril : Cannibal Tours (1988) de Dennis O’Rourke. La discussion sera animée par Anne Doquet, chercheuse à l’IRD (IMAF)
10 avril : Le Gendarme Citron (2008), réalisé par Gilles Dagneau (en présence du réalisateur). Dans cette séance consacrée aux relations raciales en Nouvelle-Calédonie, nous verrons aussi Enculés de Kanaks (1998), réalisé par Manu Bonmariage (émission « Strip Tease »)
15 mai : Pouvanaa Te Metua. L’élu du peuple (2011, prix du public au Festival international du film documentaire océanien), en présence de la réalisatrice du film, Marie-Hélène Villierme
22 mai : Une Justice entre deux mondes (2013), réalisé par Eric Beauducel. Discussion animée par Jean-Paul Jean, avocat à la Cour de cassation et par Benoît Trépied (IRIS-CNRS)
5 juin : Samson and Delilah, un film de Warwick Thornton (2009, Caméra d’or au Festival de Cannes), la discussion sur la représentation des Aborigènes sera animée par Martin Préaud, postdoctorant (SOGIP-EHESS) et Estelle Castro (laboratoire TransOceanik, CNRS-LAS-James Cook University, sous réserve)
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Séance du Séminaire d’Anthropologie Américaniste , a lieu ce vendredi 7 février, à l’EHESS 105, bld Raspail. – salle 10.
Vendredi 7 février 2014 de 11h à 13h 105 bd Raspail, salle 10
Renato ATHIAS Cordinateur du Núcleo de Estudos e Pesquisas sobre Etnicidade (NEPE) du Programa de Pós-Graduação de l’Antropologia da Universidade Federal de Pernambuco (Brésil)
Savoirs indigènes, biodiversité et développement dans le Haut Rio Negro (Brésil-Colombie)
L’’Amazonie est, on le sait, un laboratoire privilégié pour les études, expériences et analyses systématiques de la relation entre biodiversité et populations indigènes. En attestent de nombreux travaux d’anthropologues, ainsi que leur importance pour les décisions politiques et pour les réflexions sur la protection des populations «marginalisées» et de l’environnement. En illustration, cette présentation fondée sur la mythologie et des recherches de terrain chez les Hupdah et les Tukano du Brésil s’attachera à identifier parmi leurs savoirs traditionnels ceux qui entrent le plus directement en résonance avec ces problématiques, les plus à même d’établir un interface entre les exigences actuelles de ces sociétés et les préoccupations formulées en termes de gestion des ressources environnementales.
Des luttes indiennes au rêve américain. Migrations de jeunes zapatistes aux États-Unis
Fruit d’une recherche menée entre le Chiapas et les États-Unis, produit d’une observation participante réalisée durant 18 mois auprès de jeunes, ce livre constitue une réflexion novatrice sur les rapports entre migration et mobilisations collectives, entre mobilité et résistances. Il privilégie l’étude de la subjectivité de ces jeunes migrants indiens qui quittent leur communauté et, une fois la frontière franchie, font l’expérience de l’« illégalité », du racisme et de l’exploitation de leur force de travail au sein de secteurs d’emploi dégradés tels le nettoyage, la restauration, l’agriculture…
Avec une préface d’Yvon Le Bot.
Prix de thèse de l’Institut des Amériques 2011.
Alejandra Aquino Moreschi est chercheuse au Centro de Investigaciones y Estudios Superiores en Antropología Social à Oaxaca (Mexique), membre associé au Centre d’analyse et d’intervention sociologiques (CADIS-EHESS) et lauréate du prix de thèse 2011 de l’Institut des Amériques. Elle s’intéresse aux mouvements indiens et à la migration internationale.
Sommaire
- Le militantisme dans le mouvement zapatiste (1990-2003)
- Entre « rêve zapatiste » et « rêve américain » : la migration de jeunes zapatistes aux États-Unis
- Franchir la frontière : expériences en marges
- De la milpa au field : l’expérience dans les champs californiens
- Les nouveaux nomades du travail : flexibilité, incertitude et précarité
Introduction (Fichier pdf, 446 Ko)
Table des matières (Fichier pdf, 216 Ko)
4e de couverture (Fichier pdf, 28 Ko)
http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=3388
Le Pacifique est un hotspot de la glottodiversité : alors que la population de l’Océanie ne représente que 4,5% de la population mondiale, les langues austronésiennes (1000 à 1200 langues) représentent 20% des langues de la planète. Si l’entrée de la région dans le champ de vision des Européens a vu l’arrivée de leurs langues dans le paysage sociolinguistique, elle a également contribué à la naissance de pidgins qui sont devenus des véhiculaires nationaux après les indépendances, à défaut de pouvoir réellement concurrencer l’anglais et le français dans nombre de domaines de la vie sociale. L’exposé de Marie Salaün et Eric Wittersheim s’attardera sur les paradoxes de la domination linguistique en contexte postcolonial à travers l’exemple du Vanuatu (234 000 habitants, 108 vernaculaires, 3 langues officielles dont le pidgin bislama). Il sera discuté par Jennifer Hays à l’aune de son expérience en Afrique australe (Botswana et Namibie).
Programme des prochaines séances
28 janvier 2014 : « L’africanisation » du Pacifique en question
Exposé – Éric Wittersheim
Discutant – Riccardo Ciavolella (CNRS, IIAC-LAIOS)
Séminaire organisé par le programme de recherche SOGIP (IIAC/LAIOS) et le CADIS (EHESS)/Collège d’études mondiales (FMSH) :
Bruno Baronnet, Sabrina Melenotte et Yvon Le Bot interviendront sur le thème
L’autonomie zapatiste, vingt ans après
Modération : Irène Bellier
Mercredi 15 janvier 2014, de 11 à 13h en Salle 638, 190 Avenue de France, 75013 Paris.
Dans la foulée du soulèvement des autochtones Mayas au Chiapas le 1er janvier 1994, les nouvelles municipalités zapatistes s’engagent sur la voie de la construction politique des autonomies en l’étendant à l’ensemble des activités économiques et sociales de plus d’un millier de villages au Sud-est du Mexique. Comment s’exprime aujourd’hui l’exercice des droits collectifs dans la réalité quotidienne ? Quels sens prennent les initiatives récentes de l’Armée zapatiste vis-à-vis de l’indigénisme de l’État mexicain ainsi qu’au regard des enjeux internationaux autour de l’articulation des luttes pour les droits et la dignité…
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Au sein du séminaire « Situations coloniales et postcoloniales : vues du Pacifique et d’ailleurs »,
la prochaine séance intitulée L’invention administrative de l’« indigène » comptera sur les interventions de :
Benoît Trépied : Définir les « indigènes » dans le Pacifique français et américain
et Laure Blévis (Université Paris X) : L’invention française de « l’indigène » en Algérie coloniale
Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, salle 2, 105 boulevard Raspail, 75006 Paris.
Ouverts à tous étudiants et chercheurs – océanistes comme non-océanistes -, ce séminaire a pour ambition d’examiner les débats sur le colonial et le postcolonial à partir de dialogues inédits organisés, lors de chaque séance, entre chercheurs spécialistes du Pacifique et d’autres régions.
Présentation
Le Pacifique occupe une place importante dans l’histoire de l’anthropologie et des sciences sociales (Durkheim, Mauss, Bateson, Mead, Malinowski…), mais demeure nettement moins connu pour le rôle central qu’il a joué dans la mondialisation des échanges commerciaux, la formation des empires coloniaux et l’émergence des débats sur le postcolonial (et ce malgré les travaux de Sahlins ou Clifford). La « situation coloniale » (Balandier 1951) n’y a guère été appréhendée en tant que telle, et le renouveau historiographique sur la colonisation et les empires fait le plus souvent l’impasse sur le continent océanien. Cette région a pourtant été un lieu de confrontation des modèles impériaux européens, américain et asiatiques, et a elle joué un rôle majeur durant la Seconde Guerre mondiale. Elle a ensuite connu une décolonisation tardive et inachevée, sous des formes institutionnelles très diverses : État associé, indépendance, territoire sous tutelle, reconnaissance des droits autochtones… Ce séminaire veut donc à la fois aborder des situations coloniales et postcoloniales océaniennes très importantes pour l’étude de la formation et du déclin des empires coloniaux, et intégrer ce continent aux débats historiographiques les plus récents.
Nous travaillerons à partir de textes classiques et contemporains, et inviterons des chercheurs travaillant sur ces problématiques, en Océanie ou ailleurs. Les séances du séminaire seront généralement organisées autour d’échanges entre chercheurs océanistes et non-océanistes, sous la forme d’un ou deux exposé(s) suivi(s) d’une discussion générale.
Organisateurs :
Alban Bensa, Directeur d’études à l’EHESS (IRIS)
Marie Salaün, Professeure à l’Université de Nantes (CREN)
Benoît Trépied, Chargé de recherche au CNRS (IRIS)
Eric Wittersheim, Maître de conférences à l’EHESS (IRIS)
Verónica González-González soutiendra sa thèse de doctorat en sociologie intitulée :
« La pensée institutionnelle sur les peuples autochtones. Les cas de l’UNESCO et de la FAO (1945-2012) »,
le vendredi 10 janvier 2014, à 14 heures, au Centre Censier (13, rue Santeuil, Paris 5ème), salle 410,
Devant un jury composé de :
- BELLIER, Irène, Directrice de recherches au CNRS (directrice de thèse)
- BENGOA, José, Professeur à l’Université Academia de Humanismo cristiano du Chili (rapporteur)
- GROS, Christian, Professeur émérite, Université Paris III – Sorbonne Nouvelle, IHEAL (directeur de thèse)
- MORIN, Françoise, Professeur émérite à l’Université de Lyon II (rapporteur)
- RECONDO, David, Chargé de recherches au CNRS
- RODRÍGUEZ-PIÑERO ROYO, Luis, Professeur à l’Université de Séville
Résumé de la thèse
Les activités menées au sein de l’ONU, ainsi que de son prédécesseur, la Société des Nations, ont jouées un rôle fondamental dans la détermination de la position qu’occupent actuellement les “peuples autochtones” dans le champ politique international. En adoptant une approche constructiviste, l’auteure montre que le comportement des organisations internationales face aux peuples autochtones relève de processus anciens, qui sont désormais codifiés dans les “identités” de ces institutions. Elle explique en suite comment l’interaction entre un tel héritage et des conjonctures historiques et politiques particulières (le système colonial, la décolonisation et le scénario postcolonial contemporain) a généré ce qu’on appelle ici « lo indígena » : une “pensée institutionnelle sur les peuples autochtones”, définie comme un ensemble de catégories, de connaissances et de normes que ces organisations associent aux peuples autochtones, et qui déterminent leur relation institutionnelle avec eux.
A l’aide des outils méthodologiques et conceptuels propres à l’anthropologie politique et au droit international, l’auteure analyse dans une perspective historique l’évolution de la “pensée institutionnelle sur les peuples autochtones” au sein de l’UNESCO et de la FAO. Jusqu’aux années quatre-vingt-dix, ces organisations ont établi une relation avec les peuples autochtones qui reproduisait la domination exercée sur eux dans le cadre du système international westphalien. Cette recherche démontre que la relation institutionnelle entre ces agences spécialisées et les peuples autochtones change graduellement, sous l’influence du développement des “questions autochtones” au sein de l’ONU et notamment après l’adoption de la Déclaration des droits des peuples autochtones en 2007. Si les initiatives prises par les deux agences en réponse aux nouveaux contextes ne réfléchissent qu’un premier stade de transformation institutionnelle, elles ouvrent tout de même une fenêtre d’opportunités pour que les peuples autochtones jouent un rôle dans la construction de leur réalité et, par conséquent, dans la concrétisation de leurs aspirations politiques au niveau national et international.
Mots clés : peuples autochtones, ONU, UNESCO, FAO, OIT, organisations internationales
Contact : veronica.gonzalezgonzalez@etud.sorbonne-nouvelle.fr
La 3ème séance du séminaire de l’équipe SOGIP «Perspectives comparatives sur les droits des peuples autochtones» coordonné par Irène Bellier et Laurent Lacroix, intitulée : Vie et futur de la Convention 169 de l’Organisation internationale du travail, aura lieu le jeudi 9 janvier 2014.
A l’EHESS-Salle 1, bât. Le France, 190-198 avenue de France 75013 Paris de 9h à 13h.
Attention : cette séance se déroulera exceptionnellement en salle 1.
Intervenants :
Luis Rodriguez Piñero (Universidad de Sevilla)
Jérémie Gilbert (University of East London) – Le droit des peuples autochtones en Afrique centrale : Challenges et Perspectives comparées
Jennifer Hays(SOGIP-LAIOS) – « Tout ce que nous voulons, c’est d’être traités de manière égale. » L’Organisation International du Travail Convention 169 et les droits des autochtones en Namibie.
Présentation de la séance
Avec l’adoption de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, la Convention 169 est…
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« Nous sommes en territoire zapatiste, nous sommes au Chiapas, nous sommes au Mexique, nous sommes en Amérique latine, nous sommes sur la Terre. Et c’est le mois de décembre 2013, il fait froid comme il y a vingt ans, et comme en ce temps, une bannière nous abrite : celle de la rébellion. »
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La rébellion, patrimoine de l’humanité
L’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) vient de célébrer le vingtième anniversaire du soulèvement en armes du 1er janvier 1994 en manifestant son objectif de consolider l’autonomie des indiens et en appelant à la rébellion. Devant des milliers d’invités et de membres des communautés « bases d’appui », c’est la Sous-commandante Hortensia qui a lu un communiqué où elle a insisté sur la lutte pour l’autonomie et l’auto-gouvernement comme pratiques démocratiques. Par la bouche de la femme tsotsile, l’EZLN accusa le gouvernement fédéral de mener une « véritable guerre d’extermination » à son encontre, de vouloir lui reprendre les terres récupérées en 1994 en envoyant des dizaines de milliers de soldats qui occupent leurs territoires. Résister et gouverner sans aide de l’État ni des partis politiques, telles ont été les deux consignes lancées par la Commandante au nom de la direction de l’EZLN, et destinées en grande partie aux générations futures. L’organisation, la résistance, la rébellion, maniées avec vérité, justice et raison, restent les principales armes de l’EZLN : « il est temps de consolider et globaliser la résistance et la rébellion ».
Discours de la Sous-commandante Hortensia dans le Caracol d’Oventik (en espagnol):
Cette célébration s’est réalisée dans le Caracol d’Oventik avec des milliers de jeunes venus de plusieurs États du Mexique et d’autres pays, venus assister aux « petites écoles zapatistes ». La presse ne fut pas conviée, comme l’avait annoncé le sous-commandant Moisés dans un communiqué publié le 19 décembre.
Retour sur le 1er janvier 1994
– Audio original de la Première déclaration de la forêt lacandone du 1er janvier 1994 (en espagnol) :
– Entretien inédit (en espagnol) du Sous-commandant Marcos réalisé par Gloria Muñoz Ramirez dans la communauté tseltale de Pedro Payacal. Les questions-réponses portent sur l’origine de l’EZLN, la stratégie du soulèvement de la guerre en 1994. Enregistrement de mars 1994, publié en décembre 2013 :
Entretien inédit avec le Sous-commandant Marcos
Deuxième partie de l’entretien
Troisième partie de l’entretien
Quelques communiqués préalables au 1er janvier 2014: (traductions en français issues du site La voie du jaguar)
en espagnol : Cuando los muertos callan en voz alta (Rebobinar 1) et en français : Quand les morts se taisent à haute voix
en espagnol : Rebobinar 2 : De la muerte y otras coartadas et en français : Rembobiner 2 : De la mort et autres alibis
en espagnol : Rebobinar 3 et en français : Rembobiner 3
Retour sur la marche silencieuse des 40 000 indiens le 21 décembre 2012, date de la « fin du monde » le 13 Baktun selon le calendrier maya, et début d’une nouvelle ère de la lutte zapatiste:
Après six années de silence, tout « recommença » le 21 décembre 2012 où, pendant une dizaine d’heures, des milliers d’indiens masqués défilèrent dans un silence solennel, de manière ordonnée et pacifique, dans les rues d’Ocosingo, Las Margaritas, Palenque, Altamirano et San Cristobal de las Casas :
Au même moment, le Comité Clandestin Révolutionnaire Indigène (CCRI) et le Commandement Général de l’Armée zapatiste de libération nationale (CG-EZLN) publièrent un communiqué aussi incisif qu’énigmatique, adressé « aux personnes concernées »:
« Vous avez entendu? C’est le bruit de votre monde qui s’écroule. C’est le son du nôtre qui resurgit. Le jour qui a été le jour, était nuit. Et nuit sera le jour qui sera le jour. »
Ce communiqué a été un pied-de-nez à tous ceux qui pensaient que l’organisation zapatiste s’essoufflait, mais aussi à l’histoire qui annonçait la fin du monde dans la prophétie maya. Les zapatistes, par cette marche silencieuse, suscitèrent non seulement la surprise totale, mais annoncèrent en silence la préparation d’une nouvelle étape de leur processus de lutte.
Les petites écoles zapatistes (traductions en français issues des blogs « La voie du jaguar » et « Le serpent à plumes »).
Suite à cette mobilisation massive de la fin du mois de décembre 2012, le Sous-commandant Insurgé (SCI) Marcos diffusa au premier semestre 2013 une série de communiqués appelés « Eux et nous » : I ; II ; III ; IV ; V ; VI ; VII
Il s’est agi d’un appel à constituer un réseau global des luttes, qui s’appellerait « la Sexta », en référence à la sixième Déclaration de la forêt lacandone qui avait marqué le début de l’Autre Campagne en 2006.

Ecole zapatiste de la liberté (photo Promedios Mexique)
Bien que le processus d’autonomie des zapatistes soit en marche depuis des années, ces nouvelles déclarations constituent de nouvelles initiatives adressées à la société civile nationale et internationale. Elles représentent également une présentation de soi auto-critique, dressant un bilan des « bons gouvernements » zapatistes, et rendant public le processus de construction collective de l’alternative des indiens rebelles. Ceux-ci affirment et affichent leurs expériences qui se détachent d’un modèle à suivre mais se construisent en cheminant. L’initiative des « petites écoles zapatistes » fut lancée dès le mois d’août 2013, et la première petite école eut lieu au Chiapas, avec la participation de plus de 1500 personnes. En décembre, les familles zapatistes renouvelèrent leur invitation aux visiteurs pour partager leur quotidien pendant une semaine et l’on compta près de 5000 participants venus apprendre des zapatistes.
Les petites écoles zapatistes I ; II ; III ; IV ; V ; VI ; VII ; VIII ; IX ; X ; XI
Série de communiqués appelés « Votán » publiés en juillet 2013 et qui complètent les communiqués sur les petites écoles zapatistes: Votán I ; II ; III ; IV
Ces « petites écoles » furent l’occasion de dresser un bilan de leur autonomie et leur auto-gouvernement, tout en reconnaissant leurs difficultés, leurs lacunes et leurs erreurs : « Nous avons commis des erreurs… de graves erreurs », Nicolas, milicien de l’EZLN (en espagnol).
Les projets autonomes zapatistes : une lutte quotidienne
Voici un reportage réalisé par des jeunes femmes et hommes zapatistes qui racontent leurs expériences d’autonomie dans la santé, l’éducation, la justice, l’agriculture, la radio communautaire, les coopératives d’artisanat, les productions de café, de maïs, l’élevage, l’organisation politique et économique. On y voit des jeunes, des anciens, des autorités, hommes et femmes des cinq Caracoles et des 29 municipalités autonomes zapatistes, qui racontent chacun depuis leur communauté ou municipalité le fonctionnement de leurs projets autonomes. On y trouvera un bilan réalisé par les zapatistes dans un effort pour chiffrer et nommer les avancées mais aussi les limites de ce processus politique.
Les 20 ans de l’EZLN dans la presse
Voici quelques liens publiés dans la presse nationale (en espagnol) et qui résument les différentes étapes de l’organisation zapatiste, les négociations et les ruptures avec le gouvernement, les grandes initiatives :
Resumen 20 años EZLN Aristegui Noticias
Photographies de journalistes ayant suivi l’organisation zapatiste depuis le 1er janvier 1994
Generaciones armadas 20 años representativas delos 20 años del movimiento zapatista
20 años de la insurrecion zapatista. Los dias de la guerra – Desinformemonos
Dossier Proceso-n°1939 – 20 años EZLN – Marcos y el CISEN
Analyse de Jérôme Baschet dans un entretien paru dans Demain Le Monde n°23 janvier-février 2014 : dlm_dossier sur 20 ans EZLN
Entretien des deux journalistes de El Tiempo, Gaspar Morquecho et Concepcion Villafuerte qui racontent le 1er janvier 1994 : A 20 años del levantamiento zapatista – Vice
Luis Hernandez Navarro, Zapatismo, veinte años después ; Zapatismo, la riqueza de la dignidad
Analyse sur la manière dont la Secretaria de Gobernacion a « géré » le conflit armé au Chiapas : 20 años EZLN Documentos secretos de Gobernacion
Voici un dossier constitué lors du centenaire de la Révolution mexicaine par la Chaire Nycole Turmel à la UQAM. On y trouvera de nombreux articles et analyses de 2010:
Dossier sur l’EZLN : La construction de l’autonomie et la création de nouveaux imaginaires
Pour en savoir plus sur les savoirs alternatifs au Chiapas
Pour ceux qui s’intéressent aux savoirs alternatifs et « décolonisants », il existe depuis 2004 un Séminaire Immanuel Wallerstein à San Cristobal de las Casas, organisé à l’Université de la terre-CIDECI. Dans ce cadre, eut lieu peu après le décès soudain d’André Aubry le « Premier Colloque Internationale in Memoriam Andrés Aubry » en décembre 2007. Il convoqua une série d’intellectuels engagés dans plusieurs parties du monde. Pour écouter et voir l’intégralité des présentations de ce colloque, cliquer ici : Coloquio internacional André Aubry
D’autres réunions eurent lieu les années suivantes. En décembre 2008, le Festival de la Digne Rage se tint à nouveau à San Cristobal de las Casas, puis en 2009, 2011 et 2012, eurent lieu les premiers Séminaires Internationaux de réflexion et d’analyse Planète Terre Mouvements Anti-systémiques.
Ces rencontres cherchent autant à réfléchir à l’expérience zapatiste depuis la vie quotidienne des communautés qu’à réfléchir au rôle des chercheurs dans la transformation de la société, prenant à contre courant l’histoire et la science, en vue de décoloniser le savoir et faire de la recherche un espace de collaboration avec les mouvements d’émancipation comme l’est l’organisation zapatiste.
La nouvelle initiative de Loi Indigène :
Projet FABRIQ’AM (ANR)
La Fabrique des « patrimoines » : Mémoires, savoirs et politiques en Amérique indienne aujourd’hui
*** Les termes de la patrimonialisation ***
Journée FABRIQ’AM
coordonnée par Anath Ariel de Vidas (CNRS-Mondes Américains) et Marie Chosson (EREA-LESC)
Lundi 9 décembre 2013, de 10h à 17h,
EHESS, Bâtiment France, Salle du conseil B
190, avenue de France, Paris 13e
Cette journée FABRIQ’AM sur les termes de la patrimonialisation se propose d’interroger les notions, concepts, mots et formules qui alimentent les processus de patrimonialisation au sein des sociétés amérindiennes que nous étudions. Quel est le vocabulaire élaboré dans ces processus ? Dans quels contextes sont employés tels ou tels termes ? À qui sont-ils destinés ? D’où proviennent-ils ? Quelles sont leurs trajectoires ? Quelles relations entretiennent-ils avec les termes vernaculaires qui les ont précédés ? Quels types de temporalité véhiculent-ils ?
La contextualisation sociale et historique de l’usage de ces termes permettra sans doute de déterminer le régime de savoir qui le soutient à un moment et un lieu donné, toujours sujet à la rétroalimentation tout comme à la fixation.
Cette approche contextualisée et comparatiste tentera de suivre les glissements sémantiques vers le métalangage de la patrimonialisation en s’attachant aux pratiques, aux acteurs et aux interlocuteurs engagés dans la mise en œuvre des ces processus. Elle essaiera de saisir le jeu des référents et des sens mis en relation à l’action et à leurs effets sociaux.
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Anthropologie des sociétés post-esclavagistes. Études comparées à partir de la Caraïbe et des Amériques Noires. Année 2013-2014
EHESS, Ave France, Paris 75013, Le troisième lundi du mois de 9 à 13 heures. Salle 1.
Un séminaire CERMA – URMIS – Centre Norbert Elias – CIRESC
(Coord. Jean-Luc Bonniol, Odile Hoffmann, Marie-José Jolivet, Anne-Marie Losonczy).
Informations : urmis@univ-paris-diderot.fr
25 nov 2013
Richard Wilk. Consequences of Slavery ? Food and Labor in Belize (Conférence en anglais).
Aline Helg. Résistance et révolte des esclaves des Amériques: réflexion sur les stratégies de libération avant l’abolitionnisme.
16 décembre 2013 (exceptionnellement à 10 heures)
Corinne Fortier. Haratin de la société maure de Mauritanie : genre, statuts, ressources.
20 janvier 2014
Gaetano Ciarcia. Le passé de l’esclavage en héritage culturel au Bénin. Réflexions sur une mémoire promise (Réflexion autour d’un film).
Anne Doquet. Traditions et « décolonisation culturelle » au Mali : démocratie, diplomatie, décentralisation et droits de l’Homme avant l’heure.
17 février 2014
Anne-Marie Losonczy. Résistance ou recomposition ? Emergence de nouvelles territorialités indigènes en contexte urbain (Colombie).
Odile Hoffmann. Territorialités en concurrence, identités mouvantes : afro, indiens et paysans en Colombie.
17 mars 2014
Marcel Dorigny. Frédéric Régent. Figures de la soumission et de la résistance dans les interrogatoires d’esclaves lors des procès.
19 mai 2014
Marie-José Jolivet. La conversion aux cultes protestants chez les marrons de Guyane ou l’ambivalence du religieux en matière de résistance et de soumission.
Kali Argyriadis. Catholiques, apostoliques et non-sataniques. Le culte à la Santa Muerte à Veracruz (Mexique)
16 juin 2014
Dominique Rogers.
Capucine Boidin. Les mots guarani de la vassalité et de l’esclavage à l’époque coloniale (1752-1813).
Nous sommes heureux de vous convier à la séance 5 du séminaire « Situations coloniales et postcoloniales : vues du Pacifique et d’ailleurs », le mardi 3 décembre (15h-17h, salle 2, 105 bd Raspail, 75006 Paris), consacrée au thème « Mémoires indigènes, mémoires postcoloniales« .
Deux interventions sont programmées pour cette séance :
– Thomas Grillot (CNRS, CENA) : La mémoire de la violence, un fondement de l’ordre colonial. L’exemple des Sioux (Etats-Unis).
– Alban Bensa (EHESS, IRIS) : Ancêtres et/ou héros. Autour d’une stèle à la mémoire de Noël Pwatiba, guerrier kanak de 1917.
Asesinan a un Médico Tradicional en Jambaló – Cauca

Mondes Américains (UMR 8168) avec le concours de l’IHEAL – Sorbonne Nouvelle Paris 3 nous invite à la Journée d’étude Axe 6 « Régimes d’historicité, politiques de la mémoire et identités ethniques et nationales dans les Amériques, XVIe-XXI siècles », Organisée par Guillaume Boccara, Gilles Rivière et Gilles Havard.
Jeudi 21 novembre 2013, 9h30-17h
9h30 -12h30 Salle 4, 105 Bd Raspail
Gilles Havard – CENA: Les transformations de l’historicité arikara (Dakota du Nord)
Francis Ferrié – Centre EREA, LESC, Paris X-Nanterre/ CAS, St Andrews : Le hiatus mémoriel comparé des deux peuples indigènes leco (piémont bolivien)
Gilles Rivière – CERMA : ¿ De las comunidades al suyu ? Mitos, historias y memorias en las comunidades de Carangas (Bolivia)
Pablo Mamani Ramírez – Universidad de El Alto (UPEA), Bolivie, Responsable de Revista Willka / Membre de la Comisión Política de CONAMAQ: Awatiris y política del ayllu en Jach’a Karangas
14h30-17h – Salle 2, 105 Bd Raspail
Kyra Grieco (Cerma) et Carmen Salazar-Soler (Cerma): Se souvenir d’une histoire ou éviter que l’histoire ne se répète. Régimes d’historicité et conflits miniers socio-environnementaux dans le Pérou andin
Michael Barbut – Doctorant en Science politique, Centre Européen de Sociologie et de Science Politique (CESSP), Paris1 : De l’histoire incorporée à l’histoire mobilisée. Histoire(s) et mobilisations mapuche pour la terre et le territoire
Marie-Laure Guilland – IHEAL-Paris 3: La réappropriation de vestiges préhispaniques par des communautés indigènes de trois régions de Colombie
L’équipe SOGIP (LAIOS-IIAC, EHESS-ERC) a le plaisir de vous inviter à participer au séminaire
« Perspectives comparatives sur les droits des peuples autochtones »
de 9 h à 13 h en salle du conseil A, R-1, bât. Le France, 190-198 av de France 75013
14 novembre 2013
Face à la bureaucratie et à l’État (Australie, Venezuela, Nouvelle-Calédonie)
Rowena Dickins Morrison (LAIOS-SOGIP, EHESS)– Le Sénat coutumier de Nouvelle-Calédonie : enjeux politiques et articulations discursives autour de l’institutionnalisation de l’« identité kanak » et de la coutume
Un des résultats de l’Accord de Nouméa de 1998 fut la transformation du Conseil coutumier de la Nouvelle-Calédonie en Sénat coutumier, doté d’importantes prérogatives (administrative, consultative, propositionnelle, législative) en matière d’identité kanak. Cependant, le Sénat coutumier se plaint depuis sa création d’une marginalisation systémique de la part des autres institutions politiques du pays. Alors que ses membres et ses partisans présentent le Sénat comme le représentant légitime, non seulement du monde coutumier Kanak, mais aussi du peuple Kanak dans son ensemble, d’autres parties mettent en cause sa légitimité politique. L’exclusion apparente des femmes comme membres du Sénat, ainsi que la possibilité de passer à l’élection comme mode de désignation des « sénateurs », ont été des points de friction importants. Cependant, le rapport final du Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones (MEDPA) du Conseil des droits de l’homme de l’ONU (CDH) «sur le droit de participer à la prise de décisions »(2011) désigne le Sénat coutumier comme un exemple de « bonne pratique ». De même, le rapport sur la Nouvelle-Calédonie, du Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones (2011) souligne la place du Sénat comme institution contribuant à la réalisation du droit du peuple kanak à l’auto-détermination, recommande que soient accordés des fonds plus importants au Sénat et que lui soit reconnue une influence plus conséquente, voire une autorité prépondérante, sur la prise de décision dans les domaines concernant le peuple kanak. Ce work-in-progress retracera la généalogie du Sénat coutumier et explorera les questions politiques relatives à ses fonctions et à sa légitimité, à travers une analyse des discours produits sur l’« identité kanak », la coutume et son institutionnalisation dans, et par, le Sénat coutumier. La présentation discutera plusieurs questions relatives au travail actuel du Sénat coutumier sur le pluralisme juridique et le projet d’écrire, donc d’institutionnaliser davantage, le « droit coutumier » kanak. Quelles sont les questions que ce projet soulève en termes des processus transversaux politiques et juridiques qui traverse le champ néo-calédonien aujourd’hui ? Quelles peuvent être les implications sociopolitiques de ces processus et de la montée du pluralisme juridique sur le projet pluriethnique de « destin commun » porté par l’Accord de Nouméa ?
Olivier Allard (Université de Picardie ; EREA/LESC) – La bureaucratie comme instrument de contrôle et comme technique d’action : l’appropriation des documents par les Amérindiens.
Dans les basses-terres d’Amérique du Sud, le développement des organisations autochtones est inégal et le poids des Amérindiens dans les institutions étatiques est limité, mais l’action de la bureaucratie se fait sentir à travers la documentation officielle (« les documents »)– et celle-ci paraît aujourd’hui incontournable. Les documents administratifs matérialisent la présence de l’État dans l’espace villageois et ils ont longtemps représenté une manière de contrôler les populations autochtones, ou inversement de les exclure. Cependant les Amérindiens peuvent se les approprier, et rédiger leurs propres documents à destination d’institutions administratives et /ou para-publiques, voire les utiliser « en interne ». Types d’écrit particulier, les documents administratifs constituent une technique d’action sur autrui, un moyen dont les fins ne sont pas prédéfinies. À partir de mon propre travail avec les Warao du Venezuela, et des recherches de plusieurs anthropologues dans d’autres pays d’Amérique du Sud, j’essaierai de mettre en évidence les caractéristiques des documents qui fondent leur appropriation par les Amérindiens comme moyen d’(inter-)action efficace. J’évoquerai enfin les conséquences de cette appropriation pour l’attitude, faite de doute et d’assertion, qu’ils adoptent aujourd’hui face aux non-autochtones, et notamment aux représentants d’institutions étatiques de quelque niveau que ce soit.
Elodie Fache (CREDO) – La gestion autochtone des ressources naturelles, support d’une bureaucratisation multiforme. Le cas du système des rangers en Australie du Nord.
Depuis les années 1990, des emplois d’éco-gardes ou « rangers » aborigènes ont été créés dans de nombreuses communautés d’Australie du Nord. Ils sont issus de la rencontre entre initiatives locales, politiques de l’État australien, contexte international et activisme promouvant l’auto-détermination aborigène. Ce dispositif a impliqué de nouvelles formes d’organisation de la gestion des ressources naturelles donnant, en principe, un rôle prépondérant aux communautés autochtones, tout en les maintenant sous le contrôle de l’État australien qui finance des programmes combinant des objectifs de conservation environnementale et de développement économique. Basée sur une ethnographie multi-niveaux et une analyse critique, la présentation montrera que ces nouvelles formes d’organisation de la gestion des ressources naturelles reposent sur un processus de bureaucratisation multiforme. Explorer ce processus tel qu’il se traduit dans le quotidien des éco-gardes ou rangers aborigènes nous amènera à discuter les ambivalences et les négociations complexes induites par l’articulation continue entre logiques sociales préexistantes et logiques bureaucratiques imposées par l’État australien et/ou orchestrées par divers acteurs et institutions exogènes. Face à ces logiques divergentes, les rangers apparaissent à la fois comme des représentants et des résistants.
VOUS TROUVEREZ LE PROGRAMME COMPLET ICI: Programme_Seminaire SOGIP 2013-14
Mondes Américains (UMR 8168)
avec le concours de l’IHEAL – Sorbonne Nouvelle Paris 3
Journée d’étude Axe 6 « Régimes d’historicité, politiques de la mémoire et identités ethniques et nationales dans les Amériques, XVIe-XXI siècles »
Organisée par Guillaume Boccara, Gilles Rivière et Gilles Havard
Jeudi 21 novembre 2013, 9h30-17h
9h30 -12h30
Salle 4, 105 Bd Raspail
Gilles Havard
CENA
Les transformations de l‘historicité arikara (Dakota du Nord)
Francis Ferrié
Centre EREA, LESC, Paris X-Nanterre/ CAS, St Andrews
Le hiatus mémoriel comparé des deux peuples indigènes leco (piémont bolivien)
Gilles Rivière
CERMA
¿ De las comunidades al suyu ? Mitos, historias y memorias en las comunidades de Carangas (Bolivia)
Pablo Mamani Ramírez
Universidad de El Alto (UPEA), Bolivie
Responsable de Revista Willka
Membre de la Comisión Política de CONAMAQ
Awatiris y política del ayllu en Jach’a Karangas
14h30-17h
Salle 2, 105 Bd Raspail
Kyra Grieco (Cerma) et Carmen Salazar-Soler (Cerma)
Se souvenir d’une histoire ou éviter que l’histoire ne se répète.
Régimes d’historicité et conflits miniers socio-environnementaux
dans le Pérou andin
Michael Barbut
Doctorant en Science politique, Centre Européen de Sociologie et de Science Politique (CESSP), Paris1
De l’histoire incorporée à l’histoire mobilisée.
Histoire(s) et mobilisations mapuche pour la terre et le territoire
Marie-Laure Guilland
IHEAL-Paris 3
La réappropriation de vestiges préhispaniques par des communautés indigènes de trois régions de Colombie
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Le GITPA Groupe International de Travail pour les Peuples Autochtones, Monde Autochone 2013
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http://www.csia-nitassinan.org/spip.php?article500
Le samedi 12 octobre 2013, de 14h à 23h
au Centre international de culture populaire (CICP)
21ter rue Voltaire, Paris 11e
Paf. 8 euros (adhérent.e.s du CSIA et tarifs réduits : 6 euros)
Projections / débats en présence de délégués amérindiens (Amérique du Nord et du Sud)
Diné / Navajo (Dinetah, USA) – Choctaw (Oklahoma, USA) – Innu (Nitassinan, Canada) – Mapuche (Chili)- Palikur-Téleuyu (Guyane “française” – sous réserve) – Information “Idle no more” (Canada) – Information sur les “escuelitas” zapatistes au Chiapas (Mexique)
ainsi que de Jean-Paul Guevara, Ambassadeur de l’’état plurinational de Bolivie en France et de Sergio Cáceres, Ambassadeur de l’’état plurinational de Bolivie auprès de l’’UNESCO.
Tables de presse – librairie amérindienne – bar – artisanat – exposition de lithographie de Leonard Peltier
Programme détaillé du 12 octobre 2013
JOURNÉE INTERNATIONALE DE SOLIDARITÉ AVEC LES PEUPLES AUTOCHTONES DES AMÉRIQUES
(Paris – Centre international de culture populaire, 21ter rue Voltaire, Paris 11e)
14h : Ouverture des portes avec la diffusion d’un diaporama photo : « Célébrations des 40 ans de l’occupation de Wounded Knee en 1973 par l’American Indian Movement (AIM) » sur la réserve Sioux-Lakota de Pine Ridge.
14h30 : Présentation de la Journée par le CSIA-Nitassinan et hommage à Russell Means (Sioux Oglala Lakota, figure historique de l’AIM, décédé il y a presque un an, le 22 octobre 2012) avec la lecture d’un de ses textes, co-écrit avec Glenn T. Morris (Shawnee, co-directeur de AIM-Colorado et organisateur des manifestations contre le Colombus Day à Denver) : « Why AIM opposes Columbus Day and Columbus Day Parades »
Mexique (Chiapas) : Retour sur l’Escuelita zapatiste
15h : Film sur le l’Escuelita zapatiste (en version originale, non sous-titrée)
15h20 : Intervention du Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte (CSPCL) et témoignages de personnes ayant participé à la première session de l’Escuelita zapatiste qui s’est déroulée l’été dernier.
15h50 : Pause
Chili : Situation du peuple Mapuche 40ans après le coup d’État
16h : Film Mapuche : « Kallul Trawun »de Francisco Huichaqueo
16h25 : Interventions de Gabriela Chihuailaf (Mapuche, chercheuse en maîtrise de communication audiovisuelle des peuples originaires), Anna Guevara (anthropologue argentine et chilienne) et Nestor Vega (Terre et liberté pour Arauco)
Canada : IDLE NO MORE, fini la passivité pour les communautés autochtones
17h : Film documentaire sur le mouvement IDLE NO MORE au Canada
17h30 : Intervention d’Annie Hervieux, Nation Innu, militante du mouvement IDLE NO MORE – Québec
+ Chant en langue Innu du Nitassinan
Guyane « française », Guyane AUTOCHTONE – sous réserve
18h : Intervention de Florencine Edouard, Nation Palikur-Téleuyu, représentante de l’Organisation des nations autochtones de Guyane (ONAG) – sous réserve
Droit international / Droits des peuples autochtones :
Retour sur la « Conférence internationale contre la discrimination à l’encontre des populations autochtones des Amériques » de l’ONU en 1977
18h30 : Diffusion d’un Diaporama des photos de la Conférence historique de 1977, réalisées par le Photographe Jean-François Graugnard, suivie d’une intervention de Bill « Jimbo » Simmons, Nation Choctaw (Oklahoma, USA), représentant de AIM-West et un des participants au Symposium « Peuples autochtones aux Nations Unies : de l’expérience des pionniers à l’ ’’empowerment » des jeunes générations », organisé par le Centre de Documentation, de Recherche et d’Information des Peuples Autochtones (doCip), en septembre dernier, au siège des Nations unies à Genève.
Bolivie : A dix ans de la révolte indigène à El Alto
19h : Film documentaire « Octobre rouge », de J.P. Guevara,
suivi des interventions de Jean-Paul Guevara, Ambassadeur de l’état plurinational de Bolivie en France et de Sergio Cáceres, Ambassadeur de l’état plurinational de Bolivie auprès de l’UNESCO.
20h : Pause
EN SOIRÉE : PROJECTIONS – DÉBAT – MUSIQUE
Dinetah, Arizona – Diné / Navajo : Respectez l’Existence ou attendez-vous à la Résistance
20h30 : Klee Benally et Princess Benally (Diné – Navajo), membres de la Coalition « Save the Peaks » et représentants de Indigenous Action Media et du projet Siléì.
— Projections de documentaires sur la lutte pour protéger San Francisco Peaks et sur le projet Siléì (pour l’émancipation de la jeunesse autochtone à Flagstaff, Arizona), films réalisés par Indigenous Action Media et Outta Your Backpack Media Project / Intervention de Klee Benally / Musique militante et chants traditionnels par Klee Benally.
22h30 : Clôture de la soirée par un Chant traditionnel Sioux-Lakota, en honneur au prisonnier politique amérindien, Leonard Peltier, membre de l’AIM, incarcéré depuis 38 ans aux États-Unis. Chant également dédié aux autres prisonnier.e.s politiques autochtones dans les Amériques, notamment Oso Blanco aux USA, Alberto Patishtán et Alvaro Sebastian Ramiez (prisonniers membres de la Sexta zapatiste au Mexique), ainsi qu’à tous les prisonnier.e.s Mapuche en résistance au Chili.
http://www.csia-nitassinan.org/spip.php?article500
Programme sous réserve de modification de dernière minute.
www.csia-nitassinan.org
En vue de « l’autre célébration » du 12 octobre prochain, nous vous informons que sont en ligne les documentaires de la série « Paroles Indigènes du Nord-Ouest Mexicain » (2006/2007) et le documentaire ITO’TE SWANE (2010).
PAROLES INDIGÈNES DU NORD-OUEST MEXICAIN
Cette série de dix documentaires visite des peuples indiens, des communautés paysannes et des villages de pêcheurs du nord-ouest du Mexique, à la découverte de la vie quotidienne de leurs protagonistes et des situations qu’ils affrontent pour défendre leurs terres et leur identité.
Où voir la SÉRIE:
sur VIMEO: http://vimeo.com/album/2539920
ITO’TE SWANE nous devrions prendre soin de nous
Documentaire sur les conditions de santé dans le Nord-Ouest Indigène du Mexique.
Où le voir:
IDLE NO MORE! Rencontre/discussion sur la résistance indigène dans les Amériques – 21 septembre 2013
IDLE NO MORE !
Rencontre / discussion sur la résistance indigène dans les Amériques (Zapatistes / Wounded Knee ‘73 / Leonard Peltier / Idle No More)
samedi 21 septembre 2013 – 20h au Centre international de culture populaire (CICP), 21ter rue Voltaire, Paris 11e (Métro : Rue des Boulets ou Alexandre Dumas , RER : Nation)
– entrée prix libre – infos : http://www.csia-nitassinan.org
#A partir de 14h : Distribution de café des coopératives zapatistes et projection de documentaires (organisé par Échanges solidaires) – http://produitszapatistes.free.fr
#A 20h – Point sur l’Escuelita zapatiste par des membres du Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte (CSPCL) et interventions de :
– LENNY FOSTER (Diné/Navajo) – vétéran de l’occupation de Wounded Knee en 1973, membre de l’American Indian Movement (AIM) et conseiller du
prisonnier politique amérindien, Leonard Peltier ;
– de BILL SIMMONS (Choctaw) – représentant de AIM-West ; – et de RON LAMEMAN (Cree du Canada) – représentant du Conseil international des traités Indiens (IITC) et membre du mouvement IDLE NO MORE au Canada.
Événement organisé par : Le Comité de solidarité avec les Indiens des Amériques (CSIA-Nitassinan), le Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte (CSPCL) et Echanges solidaires.
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Le GITPA signale les manifestations suivantes
l’Association des Étudiants et Amis de l’ Institut d’ Ethnologie organise une exposition, une table ronde, des projections de films
et un spectacle de danses traditionnelles amérindiennes
entre le 15 septembre et le 4 octobre 2013.
Programme détaillé
La Délégation amérindienne est actuellement constituée de :
– Joachim Panapuy, président de l’association Kumaka et directeur de la Compagnie Teko Makan.
– Jammes Panapuy, chef de la délégation territoriale de l’Oyapock du Parc Amazonien de Guyane.
– Jérémie Matta, coordinateur Socio Culturel de l’Oyapock du Parc Amazonien de Guyane
– René Monerville, maire de la commune de Camopi.
– Ti’ iwan Couchili, artiste plasticienne traditionnelle.
– La Compagnie Teko Makan, (chants et danses traditionnels), constituée d’une quinzaine de jeunes Teko de Camopi.